Le Journal de Montreal

Négligé, et alors ?

Stevenson en confiance à l’approche de sa défense de titre contre Gvozdyk

- STÉPHANE CADORETTE

QUÉBEC | Lorsqu’on lui fait remarquer qu’il campera le rôle de négligé pour une première fois depuis qu’il est champion du monde WBC des mi-lourds, Adonis Stevenson hausse les épaules, esquisse une moue et n’en fait pas de cas. Après tout, c’est dans sa ville « porte-bonheur », samedi au Centre Vidéotron, qu’il tentera de réécrire l’histoire de la boxe au Québec, face à Oleksandr Gvozdyk.

Au terme d’un entraîneme­nt public d’une cinquantai­ne de minutes devant quelques dizaines de curieux à Québec, Stevenson (29-1-1, 24 K.-O.) n’était visiblemen­t pas d’humeur à s’ajouter comme une voix de plus dans le concert d’éloges qui déferle sur son rival ukrainien.

Même si Gvozdyk (15-0-0, 12 K.-O.) est établi comme favori et qu’il est de 10 ans le cadet de son rival, Stevenson a assuré qu’il ne se souciait pas des étiquettes accolées aux deux antagonist­es, lui qui en sera à une cinquième défense de titre dans la capitale.

« Ces affaires-là, je ne regarde jamais ça. Tout se passe dans le ring. Je suis là pour faire mon travail et je vais focusser sur mon travail dans le ring », a-t-il tranché.

« J’ai hâte d’embarquer sur le ring à Québec. C’est une place qui me porte vraiment bonheur parce que j’y ai fait beaucoup de défenses de titre. »

PAS IMPRESSION­NÉ

Pour une première fois également, celui que l’on surnomme « Superman » sera opposé à un adversaire qui n’a jamais perdu. Encore là, rien pour émouvoir celui qui détient le titre de champion depuis le 8 juin 2013, ce qui lui confère le plus long règne parmi tous les champions actuels.

« Je me suis entraîné pour ça. Qu’il soit invaincu ou qu’il ait une défaite, ça ne veut rien dire ces choses-là, parce que n’importe quoi peut arriver. Pour moi, ça ne veut pas dire grand-chose », a-t-il débité.

Pas moyen de faire dire à Stevenson non plus si Gvozdyk s’avérait sa plus lourde commande à ce jour.

« C’est toujours du hype. Je connais la game et je fais juste mes affaires. C’est un gars qui boxe… Il boxe et pour le jeu de jambes, disons qu’il n’a pas tellement une bonne balance. Il boxe bien et il finit ses rounds, donc il est assez dangereux pour que je fasse attention », s’est-il limité à encenser du bout des lèvres.

UNE DIXIÈME DÉFENSE

Là où Stevenson pourrait faire l’histoire de la boxe au Québec, c’est s’il parvient à défendre son titre pour une dixième fois samedi. Lucian Bute s’était avoué vaincu contre Carl Froch à la dixième occasion.

« Je n’ai pas vraiment pensé à ça. Je suis vraiment concentré sur le combat que je vais faire pour pouvoir le gagner. Après, je pourrai dire ce que ça me fait », s’est contenté de commenter Stevenson, appuyé par le promoteur Yvon Michel.

« Il [Gvozdyk] amène un beau bagage et il a fait ses preuves dans le passé, mais il n’a jamais affronté un boxeur de l’élite chez les profession­nels. Pour devenir champion intérimair­e, il a battu un obscur Français que personne ne connaît. Il est allé au plancher contre un adversaire qu’Adonis a pulvérisé [Tommy Karpency]. Le gars est bon, c’est un attaquant qui met beaucoup de pression, mais je pense qu’il arrive dans une [autre] ligue », a évalué Yvon Michel.

Oleksandr Gvozdyk débarquera à Québec aujourd’hui et livrera ses impression­s demain dans le cadre de la traditionn­elle conférence de presse.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Adonis Stevenson s’est dégourdi devant les amateurs de Québec et estime que sa préparatio­n pour Oleksandr Gvozdyk est de loin supérieure à celle de son dernier combat.
PHOTO STEVENS LEBLANC Adonis Stevenson s’est dégourdi devant les amateurs de Québec et estime que sa préparatio­n pour Oleksandr Gvozdyk est de loin supérieure à celle de son dernier combat.

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