Kiev évoque la menace d’une « guerre totale » avec Moscou
La Russie aurait massivement accru sa présence militaire à la frontière
SIMFÉROPOL | (AFP) Le président ukrainien Petro Porochenko a évoqué hier la « menace d’une guerre totale » avec la Russie qui a selon lui « augmenté drastiquement » sa présence militaire à la frontière, dramatisant encore la situation déjà tendue depuis la capture de navires ukrainiens en mer Noire.
Haussant le ton face à Vladimir Poutine, Donald Trump a lui menacé d’annuler sa rencontre prévue en fin de semaine avec son homologue russe au sommet du G20 en Argentine.
Le rapport sur la situation que ses conseillers à la sécurité nationale doivent lui remettre prochainement « sera déterminant », a dit le président des États-Unis dans un entretien au Washington Post.
« Peut-être que je ne ferai pas cette entrevue » avec le maître du Kremlin, a-til prévenu, alors que la Maison-Blanche venait de confirmer la tenue de la rencontre. « Je n’aime pas cette agression. Je ne veux pas d’agressions », a insisté Donald Trump.
L’Ukraine et la Russie sont engagées dans leur pire bras de fer depuis plusieurs années à la suite de la capture dimanche par les garde-côtes russes au large de la Crimée de trois bateaux militaires ukrainiens, un incident inédit.
« Je ne veux pas que quelqu’un pense que ce sont des jeux d’enfant. L’Ukraine fait face à la menace d’une guerre totale avec la Fédération russe », a lancé le président Porochenko.
MARINS DÉTENUS
Selon lui, le nombre de chars dans des bases militaires russes le long de la frontière « a triplé » et le nombre d’unités militaires « a augmenté drastiquement ».
Le chef de l’État ukrainien a aussi fait état d’une forte augmentation du nombre de bateaux militaires russes dans la mer d’Azov et d’une présence militaire russe renforcée en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou.
Accusés d’avoir franchi illégalement la frontière russe, douze marins ukrainiens, sur les 24 faits prisonniers dimanche, ont été placés hier en détention provisoire jusqu’au 25 janvier, conformément à la décision d’un tribunal de Simféropol, chef-lieu de la Crimée. Les autres marins doivent comparaître aujourd’hui.
MISE EN GARDE
Vladimir Poutine a pour sa part mis en garde hier l’Ukraine contre tout acte « irréfléchi » et a fait part de sa « sérieuse préoccupation » à Angela Merkel, lui demandant de faire pression sur Kiev.
Aux yeux de Vladimir Poutine, « il est évident que tout cela a été fait en lien avec la campagne électorale en Ukraine » pour l’élection présidentielle du printemps.