Un gouvernement vierge
Les Québécois ont été on ne peut plus clairs : ils voulaient du changement. Le 1er octobre, ils se sont offert un gouvernement tout neuf, avec un parti jamais utilisé auparavant, sans squelettes dans ses placards, sans retours d’ascenseurs attendus. Bref, un gouvernement vierge.
La dernière fois que le Québec s’est retrouvé dans cette situation remonte à 1976, après la première accession au pouvoir du Parti québécois. Et quel gouvernement ce fut ! Ambitieux, jeune – moyenne d’âge de 42 ans –, riche en beaux cerveaux. Les libéraux, trop sonnés par la victoire du parti séparatiste, lui ont laissé les coudées franches pendant quelques mois, assez pour permettre au PQ de réaliser sa promesse de donner un bon gouvernement aux Québécois, un gouvernement laïque.
Le premier geste du nouveau président de l’Assemblée, Clément Richard, a été d’abolir la prière.
REMPLIR LES PROMESSES
Et puis les lois novatrices se sont mises à débouler : financement des partis politiques, assurance automobile, loi anti-scab, protection du consommateur et, bien entendu, la loi 101. C’était grisant, jusqu’à l’échec référendaire de 1981. Mais le PQ a été réélu malgré cela.
À chaque époque, le gouvernement qui lui convient. Aujourd’hui, les Québécois attendent autant de la CAQ qu’ils attendaient du PQ en 1976.
Ils veulent que le gouvernement pose des gestes concrets pour faire du Québec un État laïque. Ils veulent que le gouvernement relève le niveau de l’éducation au Québec. Ils veulent un système de santé qui place les malades au coeur du système. Un gouvernement qui comprend l’économie.
C’est le rôle de l’opposition de surveiller les faits et gestes du gouvernement, mais est-ce trop demander aux libéraux, au PQ et à QS de laisser le nouveau gouvernement entreprendre ce que les Québécois attendent de lui sans qu’on lui mette les bâtons dans les roues pour faire de la petite politique ?