Le Journal de Montreal

Un duo père-fils maîtrise un voleur qui décède ensuite

Les deux hommes et un passant pourraient faire face à la justice pour leurs gestes

- ANTOINE LACROIX, MICHAËL NGUYEN ET VINCENT LARIN

À quelques mois de fermer le dépanneur qu’ils opéraient depuis 25 ans à Montréal, un père et son fils pourraient maintenant faire face à la justice après la mort d’un présumé voleur qu’ils auraient maîtrisé avec l’aide d’un passant.

Tous qualifiés de « témoins importants » par la police, les trois hommes de 37, 48 et 78 ans ont été libérés sans être accusés en fin d’après-midi, hier, alors que l’enquête policière se poursuit.

« Nous attendons le résultat final de l’autopsie, qui va déterminer la cause de la mort. On peut spéculer sur plusieurs choses. Il y a plusieurs facteurs circonstan­ciels qui demeurent à préciser », a indiqué Raphaël Bergeron, porte-parole de la police de Montréal.

La victime, Jeason Perron, 34 ans, aurait perdu connaissan­ce alors qu’il se faisait maîtriser après avoir commis un vol mardi soir dans un dépanneur de la rue Nicolet, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuv­e.

Malgré les tentatives des secours pour le réanimer, son décès a été constaté à l’hôpital.

Une témoin de la scène, qui a appelé la police, affirme avoir entendu plusieurs cris dans la rue après le vol.

« Ça criait : “Appelez la police ! Appelez la police !” C’est ce que j’ai fait, même si j’avais peur. Après, j’ai vu que l’homme était couché. C’était comme une lutte. [...] J’avais l’impression qu’on le maîtrisait par le cou », relate celle qui a requis l’anonymat.

PROBLÈMES DE DROGUE

« Il avait de graves problèmes de drogue. Il a essayé de s’aider par le passé, plusieurs fois, mais il finissait toujours par retomber dans ça. C’est une triste histoire », a laissé tomber l’oncle de la victime, qui a préféré taire son nom.

Perron avait eu plusieurs démêlés avec la justice durant les dernières années. Il avait notamment comparu en 2015 pour faire face à des accusation­s de possession de biens criminelle­ment obtenus et d’entrée par effraction.

Après leur libération, le père et son fils sont retournés brièvement au dépanneur, mais ont refusé de répondre aux questions du Journal. Leurs épouses, qui étaient passées un peu pus tôt au commerce, ont toutefois confié être en état de choc.

« ON A PEUR »

« C’est très difficile de tenir le dépanneur. Ce sont de longues heures, sept jours sur sept, et on a peur, maintenant », a dit la femme du propriétai­re le plus âgé du dépanneur.

Le père et le fils avaient l’habitude de s’alterner pour garder ouvert le petit magasin, a-t-elle raconté.

Alors que le fils était revenu souper mardi soir, c’est son paternel qui a pris la relève. Au moment de revenir au commerce, le fils aurait trouvé son père en compagnie d’un passant qui venait de maîtriser Perron.

« Ils n’ont rien à voir avec tout ça », a juré la femme du père.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, ERIK PETERS ?? La police de Montréal a trouvé mardi soir un homme dans un état critique, qui est plus tard décédé, près d’un dépanneur sur la rue Nicolet, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuv­e. Les propriétai­res du commerce et un passant auraient maîtrisé le voleur.
PHOTO AGENCE QMI, ERIK PETERS La police de Montréal a trouvé mardi soir un homme dans un état critique, qui est plus tard décédé, près d’un dépanneur sur la rue Nicolet, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuv­e. Les propriétai­res du commerce et un passant auraient maîtrisé le voleur.

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