Ils se sont fait justice eux-mêmes
Lorsque des citoyens décident de prendre la justice entre leurs mains, ils n’ont pas carte blanche.
L’avocat criminaliste Michael Morena rappelle qu’il faut « agir de façon raisonnable ».
« Pour justifier une action d’une violence importante, il faut que le risque pour la vie ou la sécurité de la personne qui arrête un individu soit appréciable, dit-il. C’est certainement du cas par cas, qui doit être évalué par un tribunal qui se penchera sur les circonstances de l’événement. »
UN MARTEAU POUR DÉFENDRE SA CONJOINTE ENCEINTE
En mars 2017, Yan Lafrenière, 26 ans, était en compagnie de sa conjointe enceinte lorsqu’une dispute a éclaté avec un homme dans un dépanneur du quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. Celui-ci a empoigné la femme enceinte et Lafrenière a répliqué en le tabassant d’une dizaine de coups de marteau, même après qu’il ait été mis hors d’état de nuire. La victime a perdu un oeil et Lafrenière a écopé de deux ans d’incarcération pour voies de fait graves.
UN SABRE ET DE L’ACIDE
En janvier 2013, Richardson François et Jerry Théodore, 34 et 37 ans, ont tenté de braquer une bijouterie du Mile End à Montréal. Même s’ils étaient armés d’une machette et d’un pistolet, les propriétaires ne se sont pas laissé faire en se défendant avec un sabre, une bouteille et une chaise, puis une bassine pleine d’acide. Défigurés, les deux cambrioleurs ont pris la fuite avant d’être arrêtés. Aucune accusation n’a été déposée contre les propriétaires de la bijouterie.
IL TIRE SUR DES VOLEURS DE DÉPANNEUR
En janvier 2015, Léo Boulet, un propriétaire de dépanneur de Rouyn-Noranda de 79 ans, a tiré sur deux voleurs armés d’un bâton de baseball. Feignant de leur donner l’argent, le septuagénaire a sorti son pistolet et a fait feu pendant qu’ils partaient, atteignant l’un d’eux au dos. Boulet a écopé de deux ans de prison à domicile pour possession non autorisée d’une arme à feu prohibée et pour l’avoir utilisée de manière négligente.
IL TUE UN PÉDOPHILE
En juillet 2009, un résident de l’arrondissement montréalais de LaSalle, Patrick Bélanger, 36 ans, a découvert que son voisin et ami possédait de la pornographie juvénile. Il a appelé les policiers en leur demandant de venir rapidement, faute de quoi il allait lui-même régler le problème. Vingt minutes plus tard, il l’a battu à mort. Bélanger a été condamné à trois ans de pénitencier pour homicide involontaire.