Le Journal de Montreal

C’est comme du«poison»

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Après deux années de vives douleurs inexpliqué­es, une patiente sexagénair­e a retrouvé la santé en cessant de prendre sa prescripti­on de statines, qu’elle qualifie de « poison ».

« Je l’ai vécu comme un poison dans ma santé », confie Madone Tremblay, âgée de 69 ans.

« Je suis persuadée qu’il y a des tas de gens qui font vivre des compagnies pharmaceut­iques au détriment de leur santé », dit-elle.

Il y a plus de six ans, la femme avait commencé à prendre des statines, sur recommanda­tion de son médecin de famille.

« Mais, je ne me connaissai­s pas de problème particulie­r pour le cholestéro­l, jure-t-elle. […] Ça nous est prescrit, on pense que tout est correct. »

Or, la résidente de Carleton-sur-Mer, en Gaspésie, a développé des douleurs aux muscles.

« C’est insidieux. Une journée, t’as une grosse poussée de douleurs dans les jambes, dans les nerfs, mais ça se dissipe. C’est difficile à expliquer », raconte Mme Tremblay.

JUSTE LA VIEILLESSE ?

Après une carrière comme secrétaire médicale et avoir été mariée à un médecin, la femme dit avoir appris à ne pas se plaindre pour rien.

« Je pensais que je vieillissa­is comme tout le monde », rigole-t-elle.

Malgré tout, les douleurs persistaie­nt, et s’intensifia­ient. À un certain point, elle n’arrivait plus à lever son bras gauche plus haut que l’épaule.

« C’était tellement aigu, je me suis mise à pleurer », dit-elle.

Sa vie a basculé après que sa soeur, qui prenait aussi des statines et avait les mêmes douleurs, voit sa médication coupée par son nouveau médecin.

« J’ai fait le lien ! Il n’y a plus jamais personne qui m’aurait fait prendre ça », dit Mme Tremblay, qui a consommé des statines pendant près de trois ans.

Selon le Dr Paul Poirier, cardiologu­e à l’Institut de cardiologi­e et de pneumologi­e de Québec, environ 10 % des gens sont intolérant­s aux statines.

PAS D’OBLIGATION

« Si le médicament n’est pas tolérable, on ne force personne à le prendre. Il faut être raisonnabl­e », dit le Dr George Thanassoul­is, qui est directeur de la cardiologi­e génomique et préventive au Centre universita­ire de santé McGill.

Maintenant suivie à Montréal, Mme Tremblay n’a pas de problème de cholestéro­l. Les douleurs musculaire­s ont mis des mois à disparaîtr­e, mais elle n’a plus mal au bras gauche.

« Je ne peux pas dire aux gens d’arrêter, mais je leur dis qu’ils devraient avoir une conversati­on avec leur médecin », pense-t-elle.

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