Le focus de François Jarry
François Jarry a 24 ans. L’étudiant à la maîtrise en psychologie de l’exercice a été le premier Québécois à franchir la ligne d’arrivée du marathon de Montréal, à sa première expérience élite sur la distance. Les Olympiques et sa distance mythique sont sur son radar. Celui qui a été nommé pour une seconde fois en 2018 « coureur sur route de l’année » par la Fédération québécoise d’athlétisme nous offre ses conseils motivation.
À notre première rencontre, François Jarry nous confiait son objectif de passer sous la barre du 2 h 20 min au marathon de Montréal, une performance qui lui aurait garanti une place dans le top 6 des plus grandes performances québécoises de tous les temps.
Le jeune coureur s’apprêtait pourtant à courir son premier « vrai » marathon, ayant flirté avec la distance à 18 ans, puis à 19 ans, après un entraînement un peu improvisé (3 h 5 min, puis 2 h 58 min, quand même !). Le nouveau parcours du marathon de Montréal n’avait pas non plus toutes les qualités d’une plateforme à records.
Ambitieux, vous dites ? Plusieurs ont commenté son manque d’expérience. François, lui, avait confiance. « Je savais que j’étais capable de courir sous la barre de 2 h 20 : j’avais dédié six mois d’entraînement sérieux et je n’avais jamais été mieux préparé pour une course », dit l’athlète montréalais de 24 ans.
« Je n’ai pas réussi… j’ai rentré le premier demi en 1 h 9 min 50 s, ce qui semblait être prometteur, mais la deuxième section du parcours que j’ai dû attaquer seul a été extrêmement difficile. », raconte François Jarry, qui a terminé 6e au classement général.
RECORDS ET OLYMPIQUES
Il prévoit récidiver en avril, puis en octobre. « C’est là qu’on verra si Tokyo 2020 est réalisable. Bien lucidement, je pense que ce sera plutôt Paris 2024 », dit François. Selon le niveau canadien, les standards pour les Olympiques lui demanderaient un temps autour de 2 h 16-2 h 18.
La dernière participation d’un marathonien québécois aux Olympiques date de 1992 : Odette Lapierre et Lizanne Bussières (Alain Bordeleau en 1984 chez les hommes). Ce serait tout un retour pour l’athlétisme !
« Pour moi, ça n’a aucun sens de me fixer des objectifs faciles que je suis convaincu d’être en mesure d’atteindre. Je dois au moins essayer, quitte à encaisser un échec », dit le coureur, dont l’audace repose d’abord sur un dévouement à coût de 110-150 kilomètres par semaine, à longueur d’année.