Le Journal de Montreal

Dicaire prête à écrire une page d’histoire

Marie-Ève Dicaire pourrait être la première Québécoise à devenir championne du monde samedi

- Mathieu Boulay MBoulayJDM

QUÉBEC | Au cours des deux dernières décennies, les amateurs québécois ont été témoins de plusieurs conquêtes lors des combats de championna­t du monde. Samedi soir au Centre Vidéotron, Marie-Ève Dicaire pourrait devenir la 17e pugiliste de la Belle Province à entrer dans ce club sélect, mais la première femme à accomplir un tel exploit.

La boxeuse de Saint-Eustache (13-0, 0 K.-O.) pourrait donc écrire une page d’histoire dans deux chapitres de la boxe québécoise en l’emportant contre l’Uruguayenn­e Christina Namus. Ce n’est pas rien.

« Ce qui m’allume le plus, c’est la possibilit­é de faire partie du groupe des 16 boxeurs qui ont déjà été champions du monde, a mentionné Marie-Ève Dicaire lors d’un entretien avec Le Journal de

Montréal après sa conférence de presse. Au début de ma carrière, on faisait des bilans annuels, mais on mettait la boxe féminine de côté.

« C’est un accompliss­ement de voir qu’on mettrait mon nom dans la liste des champions, même si je suis une femme. Je ne peux pas croire qu’on a attendu jusqu’en 2018 pour avoir une première championne du monde au Québec. Tant mieux, si je peux le faire et je peux ouvrir ces portes-là. »

UN RÔLE PRIS AU SÉRIEUX

Dicaire est la troisième boxeuse québécoise à se retrouver dans un combat de championna­t du monde.

En 2008, Danielle Bouchard s’est inclinée par décision unanime contre Marcela Eliana Acuna, en Argentine. Puis, l’an dernier, Vanessa Lepage-Joanisse s’est inclinée par knock-out technique contre Alexandra Jimenez, au Mexique.

« À l’époque, Danielle avait fait un très bon travail, mais malheureus­ement elle n’a pas pu gagner un titre mondial, a souligné la protégée de Stéphane Harnois. Je pense qu’avec la couverture médiatique dont je dispose, je crois que je suis un peu une pionnière.

« C’est un devoir et un rôle que je prends très au sérieux. Dans le ring, ça me force à ne pas abandonner. »

Samedi, en raison de l’horaire particulie­r de Showtime, on assistera à la première finale féminine dans un gala d’envergure. Comme quoi la boxe est capable d’évoluer, malgré ses traditions bien ancrées dans le passé.

« De faire la finale, c’est vraiment cool ! C’est un pas en avant pour la boxe. J’espère que les gens pourront découvrir la qualité technique de la boxe féminine. C’est une très belle fenêtre pour nous. »

DU TARTARE ET PINTEREST

À deux jours de son duel d’envergure, Dicaire est en plein contrôle de sa perte de poids. Sa pesée devrait être une formalité. Pour éviter toute embûche, la boxeuse de GYM n’a pas hésité à trimballer ses casseroles au Bonne Entente pour se faire de petits plats.

« Je suis très méthodique à ce niveau, a-t-elle expliqué. Dans ma chambre, j’ai un rond de poêle et mes poêlons pour faire mes recettes. Tous mes aliments sont dans mon frigo. J’ai mon plan alimentair­e que je suis à la lettre.

« J’aime cuisiner et avoir le contrôle de ce que je fais. Je veux m’assurer que j’aille le contrôle sur tout ce que j’ingère. »

La spécialité de Dicaire lors de ses coupes de poids ?

« Je mange du tartare de thon à pro-

fusion. Je le mange sans croûtons, bien entendu. Je me fais des frites de navet et je bois du kombucha avec ça. Quand je fais cette recette, j’ai l’impression d’être une personne normale.

« Je ne serais pas capable de manger seulement du poulet bouilli et du chou-fleur. »

Pour s’aider lors de cette portion de son camp d’entraîneme­nt, elle fréquente régulièrem­ent le site Pinterest pour l’élaboratio­n de plusieurs de ses repas.

« Quand j’étais chez les amateurs, je me coupais presque un bras pour faire le poids à 140 lb. Je voyais ce que je devais manger dans mon plan alimentair­e et je tentais des recettes.

« Je vis avec Pinterest et je fais plusieurs croisement­s de recettes pour arriver au bon résultat. Ça me fait plaisir de pouvoir les modifier. »

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Marie-Ève Dicaire n’a pas ménagé les efforts à l’entraîneme­nt en vue de son combat de samedi. Elle sait qu’elle pourr ait marquer l’histoire de la boxe au Québec, advenant une victoire. PHOTO STEVENS LEBLANC

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