Le Journal de Montreal

Coût exorbitant à Laval

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

« C’est l’un des meilleurs joueurs défensifs de la LNH. Je sais qu’il sera un top quatre. »

Cette déclaratio­n était celle de Marc Bergevin peu de temps après l’embauche de Karl Alzner à Montréal, le 1er juillet 2017. Évidemment, après lui avoir consenti un faramineux contrat d’une valeur de 23,125 millions $ sur cinq ans.

Le directeur général du Canadien avait même ajouté que « c’est un joueur dont on sait exactement à quoi s’attendre de sa part. C’est un joueur défensif, il tuera les punitions. Il n’aura jamais de gros chiffres. Il fait une bonne première passe et il surveille bien son territoire.»

Force est d’admettre qu’en envoyant le défenseur âgé de 30 ans dans la Ligue américaine alors qu’il empoche 6 millions cette saison, le directeur général du Canadien s’est profondéme­nt enfoncé un doigt dans l’oeil dans son évaluation à l’embauche, tout comme les dépisteurs qui l’ont recommandé.

Dix-huit mois après lui avoir accordé ce juteux contrat, le CH ne voyait pas plus son « défenseur du top quatre » dans ses plans. En le rétrograda­nt à Laval, il devra tout de même continuer à payer son salaire annuel.

PRÈS DE 76 000 $ PAR MATCH

Son arrivée chez le Rocket fait doubler la masse salariale du club-école de la AHL. Par match, Alzner empochera 75 800$, soit près de 90 fois le salaire de ses jeunes coéquipier­s qui encaissent en moyenne un peu plus de 900 $, selon des revenus moyens fluctuant entre 60 000 $ et 70 000 $.

Et par le fait même, ce lourd pacte crée un trou dans les revenus de l’organisati­on gérée par le Tricolore. À ses 10 premiers matchs à domicile cette saison, le Rocket a attiré en moyenne 4761 spectateur­s.

En semaine, comme c’était le cas lors de la visite des Senators de Belville hier soir, ce chiffre diminue à 3600 spectateur­s.

Selon la moyenne des assistance­s, en considéran­t que le prix unitaire d’un billet vaut environ 32$, le Rocket engrange approximat­ivement 150 000$ aux tourniquet­s. Si l’on devait calculer l’impact du salaire d’Alzner qui est défrayé par le Canadien, ce contrat grugerait 50 %desrecette­s…

DÉBUT CONVAINCAN­T

Après avoir amorcé le match en offrant du jeu brouillon alors qu’il cherchait ses repères, perdant au passage quelques batailles le long des rampes et se faisant prendre de vitesse, l’ancien du CH s’est repris de brillante façon.

Il n’avait pas 10 minutes d’écoulées qu’Alzner brisait la glace sur un boulet de canon sifflant les oreilles du gardien. Il a ensuite pris ses aises et offert du jeu efficace. «C’était plus difficile au début après trois jours sans avoir patiné, a indiqué celui qui était content d’avoir pu célébrer un but.

« Le jeu de l’AHL est plus vite que dans mon temps, a ajouté celui qui avait marqué à son dernier match tandis qu’il avait remporté la coupe Calder avec les Bears de Hershey en 2010. Il est vraiment plus rapide. »

Avec la mince avance d’un but de 2 à 1, son entraîneur-chef Joël Bouchard a pu compter sur ses précieux services dans les dernières minutes match. « Il a bien fait ça. Il a été solide et aidé notre jeune défensive. Sa présence a sécurisé les gars. Il a amené de la confiance et il a changé l’atmosphère. »

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Karl Alzner s’est présenté au Rocket avec une attitude exemplaire.
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PHOTO MARTIN CHEVALIER Des partisans du Rocket souhaitaie­nt recevoir le bâton de Karl Alzner.

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