60 % des hôpitaux dans le rouge
Pas moins de 60 % des établissements de santé ont terminé la dernière année financière dans le rouge, et certains déficits ont même atteint 25 M$.
Au total, 21 des 35 établissements (60 %) ont terminé l’année 2017-2018 en déficit, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Le manque à gagner total atteint 127 M$, soit beaucoup plus que l’an dernier (5 M$).
LE CUSM EN TÊTE
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a encore enregistré le pire déficit du Québec l’an dernier, à 25,5 millions $ (1,8 % du budget annuel). Voilà plusieurs années que les déficits au CUSM font la manchette. En 2012-2013, il avait même atteint 90 M$. En plus du problème du stationnement, les médicaments d’oncologie ont coûté beaucoup plus cher que prévu l’an dernier.
«Ce sur quoi on a le contrôle, on est en équilibre, dit Dawn Singerman, directrice des ressources financières au CUSM. Mais des trucs comme les médicaments d’oncologie, on est pris avec. L’oncologie, c’est primordial pour nous. »
Par ailleurs, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) Est-de-l’Île-de-Montréal a aussi un déficit de 25 M$.
Parmi les causes, on note une hausse d’achalandage et des prescriptions de médicaments coûteux.
« Avec l’hiver qu’on a connu, on ne pouvait pas prévoir ce qui s’est passé. [...] Ça a mis une pression supplémentaire sur tout le réseau », dit Sylvain Lemieux, président-directeur général par intérim.
Le CIUSSS prévoit encore un déficit de 25 M$ cette année. Or, on assure que les services ne seront pas réduits. Une rencontre est prévue avec le MSSS.
ÉVITER LES COUPES DE SERVICES
Au MSSS, on répond avoir « toléré » des déficits pour éviter des coupes de services.
Les déficits s’expliquent par les heures supplémentaires, les congés de maladie et la hausse du coût des médicaments.
De gros hôpitaux ont réussi à respecter leur budget (Centre hospitalier de l’Université de Montréal et Sainte-Justine). La loi prévoit que les établissements qui enregistrent un déficit doivent entériner un plan de retour à l’équilibre budgétaire l’année suivante.