L’extrême droite sort de l’ombre en Espagne
Le parti Vox fait son entrée au parlement andalou
SÉVILLE | (AFP) Un petit parti d’extrême droite, Vox, a fait son entrée hier dans un parlement régional, une première en Espagne, en remportant 12 sièges aux élections en Andalousie. Il a mis fin à la domination de la gauche dans la région la plus peuplée du pays, une gifle pour le premier ministre socialiste, Pedro Sanchez.
Après dépouillement de plus de 99 % des bulletins de vote, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) enregistre le pire résultat de son histoire en Andalousie, une région de 8,4 millions d’habitants.
Il tombe de 47 à 33 sièges (sur 109). Ceux obtenus par ses alliés de la gauche radicale ne lui suffiront pas pour parvenir à la majorité absolue de 55 sièges sur 109, et donc pour former un gouvernement.
Le PSOE dirige l’Andalousie, seul ou en coalition, depuis 1982, mais n’a pas réussi à faire reculer le chômage et a été éclaboussé par un vaste scandale dans lequel sont impliqués deux anciens présidents de la région et qui a donné lieu à un procès-fleuve qui approche de son dénouement.
Un parti d’extrême droite entre dans un parlement régional pour la première fois depuis le rétablissement de la démocratie en Espagne, après la mort du dictateur Francisco Franco en 1975.
Vox, né en 2013 et opposé à l’immigration illégale et à l’indépendantisme catalan, a dépassé les prévisions des sondages qui le créditaient au mieux de cinq sièges.
« Les Andalous ont fait l’histoire [...] et se sont débarrassés de 36 ans de régime socialiste », a lancé son chef, Santiago Abascal, en célébrant son « triomphe ».
« AMIS »
Avant même la publication des premiers résultats, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (France, extrême droite), avait adressé dans un tweet « ses vives et chaleureuses félicitations » à ses « amis de Vox ».
La débâcle du PSOE en Andalousie est un camouflet pour Pedro Sanchez, qui gouverne l’Espagne depuis six mois à peine avec une minorité de 84 sièges sur 350 à la chambre des députés. Il devrait convoquer des élections législatives dans l’année qui vient, sans doute après les élections municipales, régionales et européennes, en mai.
Pablo Casado a réclamé hier soir la direction du gouvernement régional pour son parti et a demandé à Pedro Sanchez de convoquer des élections.