Le Journal de Montreal

Des Québécois façonnent la voiture de demain

- FRANCIS HALIN

Si les fermetures d’usines de General Motors (GM) vont faire mal à certains sous-traitants québécois, d’autres se positionne­nt déjà pour se tailler une place dans l’industrie automobile de demain.

« À Sherbrooke, Verbom fait des panneaux pour Tesla. À Québec, LeddarTech conçoit un système pour les voitures autonomes. Même chose pour Varitron à Saint-Hubert, qui fabrique des cartes électroniq­ues », observe François Adam, directeur général de l’Institut du véhicule innovant (IVI).

Selon lui, l’avenir de l’industrie automobile passe par ces entreprise­s à la fine pointe de la technologi­e, et qui vont continuer de pousser comme des champignon­s ces prochaines années.

CHANGEMENT DE CAP

La semaine passée, le géant GM, valorisé à plus de 71 $ milliards à la Bourse de New York, a fait une croix sur certains modèles pour développer ses voitures autonomes et électrique­s.

Ce choix stratégiqu­e a fait des victimes, comme l’usine d’Oshawa, en Ontario, qui fermera ses portes l’an prochain.

Au Québec, plus de 6 500 personnes, dans 115 entreprise­s, travaillen­t dans l’industrie automobile, générant un chiffre d’affaires annuel de 1,8 milliard $, selon le ministère de l’Économie du Québec.

Les Waterville TG, Spectra Premium, Raufoss Canada, Exo-S ou encore Ressorts Liberté fournissen­t des pièces à des équipement­iers, comme GM.

En 2017, cinq fabricants, dans huit usines, assemblaie­nt toujours des voitures en Ontario, soit Chrysler, Ford, GM, Honda et Toyota.

La fermeture de l’usine GM d’Oshawa ne laisse donc rien présager de bon pour les sous-traitants québécois qui font leurs pièces, mais aussi pour ceux qui font des outils pour leurs usines.

« Dans les fournisseu­rs automobile­s, il y a les pièces de véhicules, mais aussi l’outillage qui va dans les usines, donc si elles ferment, ces fournisseu­rs-là ne vendront pas d’équipement », craint le PDG de Sous-traitance industriel­le Québec (STIQ), Richard Blanchet.

PIÈCES GÉNÉRIQUES

Pour le directeur du Centre interunive­rsitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT), Yan Cimon, l’époque où les sous-traitants se font la guerre pour offrir les pièces génériques les moins chères est révolue.

Selon lui, les PME québécoise­s de demain devront s’habituer à faire de plus petits lots et à innover pour réussir à s’imposer dans l’industrie automobile du futur.

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