L’Alberta réduit sa production de pétrole
La première ministre veut stopper la baisse des cours
OTTAWA | (AFP) La première ministre d’Alberta, Rachel Notley, a annoncé hier une réduction de 8,7 % de la production pétrolière de cette province canadienne, qui renferme les troisièmes réserves de la planète, espérant ainsi freiner la baisse des cours.
Entre engorgement des oléoducs nord-américains et surabondance de l’offre, quelque 35 millions de barils attendent actuellement en Alberta d’être exportés, a relevé le gouvernement albertain.
« Avec autant de pétrole qui attend, sans que l’on puisse le transporter, le baril est vendu au rabais, à environ 10 dollars », a observé Mme Notley, soulignant « qu’ailleurs sur la planète, les produits pétroliers se vendent cinq ou six fois plus ».
En conséquence, à partir de janvier, l’Alberta va réduire sa production de 8,7 % pour la limiter à 325 000 barils par jour, en attendant que davantage de capacités de transport soient disponibles.
Pour ce faire, la province va notamment acheter des wagons-citernes pour accroître de 120 000 barils par jour le volume transporté, avait annoncé Mme Notley mercredi, impatiente face aux retards dans l’élargissement de l’oléoduc Trans Mountain, entre l’Alberta et le port de Vancouver.
25 PRODUCTEURS
La réduction de volume décidée par le gouvernement de centre gauche de Mme Notley devrait toucher environ 25 producteurs pétroliers et sera orchestrée par l’agence albertaine de l’énergie.
C’est une « décision très difficile », a fait valoir hier soir Mme Notley. « Quand les marchés ne fonctionnent pas, nous avons la responsabilité d’agir. [...] C’est un sujet d’une importance cruciale pour l’économie du Canada, pas juste pour celle d’Alberta », a-t-elle insisté.