Le Journal de Montreal

Ronfler, c’est dangereux

Les femmes seraient plus à risque que les hommes

-

COVER MEDIA | Si nous sommes nombreux à ne pas admettre que nous ronflons, une nouvelle étude allemande devrait nous pousser à prendre le problème au sérieux. L’apnée obstructiv­e du sommeil (AOS), un problème banal qui rétrécit les parois du thorax pendant le sommeil, et le ronflement seraient liés à une gêne des fonctions cardiaques, et ce, chez les femmes plus que chez les hommes.

Pour l’étude, les chercheurs ont analysé des données de plus de 4850 participan­ts à des banques de données biologique­s britanniqu­es, qui avaient passé une IRM cardiaque. Les patients avaient été classés en trois groupes : ceux qui faisaient de l’AOS, ceux qui disaient ronfler, et ceux qui n’étaient pas affectés.

LE COEUR TRAVAILLE FORT

« Notre analyse a montré, pour les deux genres, que ceux des groupes qui ronflent et qui souffrent d’AOS voyaient une augmentati­on de leur masse ventricula­ire gauche, ce qui veut dire que les parois de la partie du coeur qui pompe le plus étaient élargies. Cela signifie que le coeur travaille plus, explique l’un des auteurs de l’étude, le Dr Adrian Curta, du service de radiologie au Munich University Hospital. Nous avons découvert que les hommes montraient une augmentati­on de la fraction d’éjection dans les deux ventricule­s. » La fraction d’éjection est le pourcentag­e du volume total de la chambre cardiaque qui est pompé à chaque battement de coeur.

En outre, lorsque les chercheurs ont comparé le groupe qui ronflait avec celui qui n’était pas affecté, ils ont découvert une plus grosse différence dans le ventricule gauche chez les femmes que chez les hommes.

« Nous avons découvert que les paramètres cardiaques sont plus affectés par la maladie, et que les femmes qui ronflent ou souffrent d’AOS sont plus à risque, explique le docteur. Nous avons aussi découvert que la prévalence de ceux diagnostiq­ués avec l’AOS dans le groupe d’étude était très faible. Entre ça et les altération­s dans les fonctions cardiaques du groupe qui ronfle, cela nous a conduits à penser que le nombre de personnes souffrant d’AOS est très sous-estimé. »

Les découverte­s suggèrent que la transition des ronflement­s à l’AOS est un processus de transition associé à l’hypertroph­ie du ventricule gauche.

DÉPISTAGE

À la lumière de ces recherches, le docteur Curta met l’accent sur l’importance pour les gens qui ronflent de passer un test pour savoir s’ils souffrent d’AOS.

« J’encourager­ai les personnes qui ronflent de demander à leurs partenaire­s de les observer et de voir s’il y a des moments durant lesquels ils arrêtent de respirer puis suffoquent légèrement. S’ils ne sont pas sûrs, ils peuvent passer la nuit dans un laboratoir­e où leur respiratio­n est constammen­t étudiée. »

Les résultats ont été présentés lors du congrès annuel de la Radiologic­al Society of North America.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Le ronflement pourrait entraîner des problèmes cardiaques, surtout chez la femme.
PHOTO D’ARCHIVES Le ronflement pourrait entraîner des problèmes cardiaques, surtout chez la femme.

Newspapers in French

Newspapers from Canada