Plus polyvalent que jamais
Une nouvelle génération de Volkswagen Tiguan sillonne nos routes depuis quelques mois. D’allure plus moderne, ce nouvel utilitaire compact se distingue de son prédécesseur par un coffre plus volumineux qui le rend plus polyvalent.
Le nouveau Volkswagen Tiguan illustre bien les tendances actuelles du marché automobile canadien. Redessiné pour paraître moins massif qu’un utilitaire classique, ce véhicule compact a vu sa dotation bonifiée particulièrement en matière de connectivité et d’aides à la conduite. Sa carrosserie a également été allongée pour accommoder une seconde banquette arrière.
Avec ce remplaçant du Tiguan original, dont les origines remontent à 2008, le constructeur allemand se positionne pour mieux rivaliser avec de nombreux modèles concurrents, à commencer par les Honda CR-V, Toyota RAV4, Ford Escape et Nissan Rogue, le quatuor dominant cette catégorie. Du même coup, en offrant un Tiguan de seconde génération plus volumineux, il ouvre la voie à un éventuel plus petit VUS, bien que cela ne soit toujours pas confirmé.
La nouvelle carrosserie du Tiguan, dont les formes rappellent le Volkswagen Atlas, habille maintenant une plateforme MQB (de l’allemand « Modulare Querbaukasten »). Il s’agit d’une des plateformes modulaires multimarques développées par Volkswagen pour ses nouvelles générations de véhicules. Comparativement à son prédécesseur, ce nouveau modèle paraît plus volumineux qu’il ne l’est vraiment. Sa carrosserie a gagné 27 cm en longueur, mais seulement 3 cm en largeur, et elle a même perdu 2 cm de hauteur. Par contre, l’empattement du châssis a été allongé de 19 cm et la garde au sol a augmenté de 3 cm.
Ces gains n’ont pas vraiment changé les cotes d’habitabilité des places avant ni celles de ce qu’il convient désormais d’appeler la banquette centrale (de type 40/20/40, de série), puisque le constructeur offre désormais une seconde banquette arrière biplace (50/50). Cette banquette constitue une option de 750 $ pour chacune des trois versions inscrites au catalogue. Une option qui, à notre avis, n’en vaut pas vraiment la peine, en raison d’un dégagement très limité au niveau des jambes et de l’absence d’espace pour les pieds. Cette petite banquette ne convient vraiment qu’à de très jeunes enfants… qui ne restent pas petits très longtemps !
C’est au niveau du coffre et de sa polyvalence que le nouveau gabarit du Tiguan procure un gain réel. Comparativement au modèle 2017, le volume utile derrière la banquette centrale augmente de 39 % (935 L contre 674). De plus, lorsque les banquettes sont escamotées, on dispose d’un volume accru de 17 % (1860 L contre 1589). Certes, ces cotes ne sont pas supérieures à celles des principaux rivaux du Tiguan (le volume du coffre d’un CR-V, par exemple, peut varier de 1065 à 2146 L), mais elles lui permettent d’être plus concurrentiel qu’auparavant. Les nouvelles dimensions de ce véhicule le rendent aussi très agile en ville, d’autant plus que son rayon de braquage a diminué (11,5 m plutôt que 11,9).
MOTORISATION AMÉLIORÉE
Sous le capot, on retrouve un moteur connu. Il s’agit d’une version améliorée du 4-cylindres à turbocompresseur et injection directe de 2,0 L, utilisé pour le modèle 2017. Un moteur qui sert également à une foule d’autres modèles de la marque depuis l’apparition de la CC, en 2009, notamment les Beetle, Golf, Passat et même l’Atlas. Pour ce Tiguan, la plupart des composants de ce moteur de 184 ch (16 de moins que le moteur de 2017) ont été mis à jour. Il utilise aussi un cycle de combustion Miller modifié. Comparativement au moteur du Tiguan antérieur, ce 4-cylindres plutôt bruyant consomme un peu moins de carburant (moins d’un litre aux 100 km) et son couple est légèrement plus élevé (+14 lb-pi).
Cela dit, il ne faut pas s’attendre à un champion de la consommation, comme
en témoigne la moyenne de 11 L/100 km que nous avons obtenue en conduisant un Tiguan à quatre roues motrices récemment ; une cote légèrement supérieure aux 10,2 L/100 km annoncés par le constructeur. Et pourtant, les cotes de consommation annoncées pour ce véhicule, qui a gagné 100 à 200 kg selon la version, on les obtient à l’aide d’une boîte de vitesses automatique qui a désormais 8 rapports plutôt que 6, et d’un système d’arrêt-démarrage automatique au ralenti. Quelle serait la consommation sans ces deux attributs servant à l’optimiser ?
TROIS NIVEAUX DE DOTATION
Assemblé au Mexique, le nouveau Tiguan se décline toujours en trois versions : Trendline, Comfortline et Highline, la plus cossue du lot. Les deux versions moins chères ont des phares à halogène et des roues en alliage de 17 po, une taille qui a l’avantage d’être peu coûteuse à chausser de pneus d’hiver. Pour sa part, la version Highline se reconnaît, entre autres, à ses phares à DEL, ses roues de 18 po, son hayon à commande électrique et son toit ouvrant vitré panoramique (une option de 1450 $ pour la Comfortline).
Pour bénéficier de sièges chauffants à l’avant, il faut opter pour la Highline ou débourser un supplément pour les obtenir dans les deux autres versions. Et dire que ce genre d’équipement est de série pour un Hyundai Tucson. Le constat est le même pour ce qui est du volant chauffant, une exclusivité du Tiguan Highline, alors que c’est un accessoire de série pour un Mazda CX-5 de gamme moyenne. À tout le moins, les trois versions partagent les systèmes Bluetooth, CarPlay d’Apple et Android Auto.
Quant aux dispositifs d’aide à la conduite, comme dans bien des cas, ils sont absents de la dotation de la version d’entrée de gamme. Le détecteur d’angles morts avec alerte de trafic arrière et le système de freinage automatique d’urgence avec détection des piétons sont réservés aux Tiguan Comfortline et Highline, alors que le système d’aide au stationnement est réservé à cette dernière.
Par ailleurs, seule la version Trendline est proposée avec ou sans la transmission intégrale 4Motion, un système en prise constante offrant quatre réglages : route (normal), neige, hors route et hors route personnalisé. En revanche, les trois versions offrent au conducteur un choix du mode de gestion de la motorisation (normal, sport, « Éco » et personnalisé), chacun imposant des paramètres spécifiques au moteur, à la boîte de vitesses, à la servodirection et au régulateur de vitesse adaptatif (option réservée à la version Highline).
Agréable à conduire, sans être un bolide (0-100 km/h en 9 s), le nouveau Tiguan se révèle confortable pour quatre adultes, et plus polyvalent que le modèle qu’il remplace. Il n’offre toutefois pas une finition aussi soignée et des matériaux d’aussi belle qualité qu’un CX-5. Cependant, l’aura de la marque semble suffire amplement pour combler les attentes d’un nombre sans cesse croissant d’automobilistes.