Elle se sent oubliée par l’hôpital
Avec trois anévrismes au cerveau, une femme attend une intervention chirurgicale depuis quatre mois
« J’AI PEUR DE MOURIR OU DE RESTER AVEC DES SÉQUELLES. […] JE N’AI QUE 66 ANS, JE NE SUIS PAS PRÊTE À PARTIR TOUT DE SUITE » – Marie-Andrée St-Jean, victime de trois anévrismes
Une femme des Laurentides craignant pour sa vie à cause de trois anévrismes au cerveau s’est sentie abandonnée par l’hôpital qui doit l’opérer depuis quatre mois, car personne n’a daigné la rappeler.
« J’ai peur de mourir ou de rester avec des séquelles. […] Je n’ai que 66 ans, je ne suis pas prête à partir tout de suite », plaide Marie-Andrée St-Jean.
En mai dernier, la résidente de L’Ascension a rencontré une neurochirurgienne au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) qui lui a dit vouloir l’opérer. Un examen de routine l’an passé avait révélé pas un, mais trois anévrismes à différents endroits de son cerveau, dont deux jugés de taille moyenne à 6 et 8 mm.
Un anévrisme est la dilatation d’un vaisseau sanguin à un endroit qui se gonfle au fil des ans. Le danger est qu’il se rompe, causant un saignement abondant pouvant être fatal.
En juillet, Mme St-Jean a subi une série d’examens préopératoires en vue d’une chirurgie « en septembre ou au plus tard en octobre », dit-elle.
APPEL DU JOURNAL « Je n’ai aucune nouvelle », se désespèret-elle. La dame a appelé quatre fois à la clinique de neurologie de l’hôpital dans les cinq dernières semaines. Des réceptionnistes lui auraient promis de faire le message à sa médecin, sans succès.
Ce n’est qu’hier soir, après les appels du Journal que sa spécialiste l’a contac- tée, lui disant qu’elle ne serait pas opérée avant Noël à cause du nombre de salles d’opération limité.
« C’est effrayant, je ne sais plus à quel saint me vouer », dit-elle. Puisque la sexagénaire habite à près de trois heures du CHUM, elle craint de ne pas pouvoir être hospitalisée assez rapidement en cas de rupture d’anévrisme.
DES TESTS À REFAIRE ?
De plus, le CHUM confirme que les examens préopératoires sont valides pour trois mois. Ainsi, lorsqu’elle sera opérée, Mme St-Jean devra refaire des prises de sang et les médecins pourraient demander de nouveaux scans.
« Combien ça coûte au gouvernement tous ces examens que j’ai passés. [...] C’est ridicule », souffle-t-elle.
La porte-parole du CHUM, Lucie Dufresne, soutient que Mme St-Jean « est dans les délais d’attente pour les cas électifs et qu’elle sera opérée dès que possible ».
LOURDES CONSÉQUENCES
L’attente reste lourde de conséquences. Pour éviter une rupture d’anévrisme, elle a dû cesser toute activité physique menaçant de faire monter sa pression.
Sa médecin lui a aussi dit qu’elle devait arrêter les médicaments au moins six semaines avant l’intervention.
Fini les anti-inflammatoires pour cette aînée qui souffre d’arthrite depuis quatre mois. Aussi, Mme Saint-Jean a cessé les hormones qu’elle prenait quotidiennement depuis une hystérectomie et a l’impression de vivre une deuxième ménopause avec les chaleurs et les sautes d’humeur.