Partys de Noël plus rares après #MoiAussi
Moins d’entreprises organiseront des
partys de Noël cette année, constate l’Ordre des conseillers en ressources humaines, s’inquiétant de cette tendance qui pourrait s’expliquer en partie par le mouvement de dénonciation #MoiAussi.
Il s’agit d’un constat tiré d’un sondage mené pour l’Ordre auprès de 619 travailleurs québécois du 14 au 19 novembre par la firme CROP et dont Le Journal a obtenu copie.
Seulement 61 % des travailleurs québécois auront une célébration pour le temps des Fêtes, selon les données du sondage.
Aussi, un employé sur cinq qui n’aura pas de party de Noël cette année en avait eu un l’an passé, révèle une question posée aux répondants qui serait toutefois à prendre avec un bémol compte tenu du faible échantillon.
Selon Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA), il s’agit d’une tendance à la baisse depuis le mouvement de dénonciation d’agression ou de harcèlement #MoiAussi qui a fait son apparition sur les réseaux sociaux à la fin 2017.
« Nos membres l’entendent dans les organisations. Déjà l’année dernière il y avait des hésitations, mais les préparatifs étaient déjà bien avancés alors plusieurs ont dû maintenir les festivités quand même », explique-t-elle.
MAUVAISE APPROCHE
Pour Mme Poirier, qui représente 10 000 membres, il s’agit toutefois de la mauvaise approche pour lutter contre le harcèlement au travail.
« Dans aucun moment, on ne va appuyer quelqu’un qui va annuler les célébrations. C’est apprécié par les employés que l’employeur prenne le temps de célébrer les succès de l’année. Ces gestes-là ont une valeur pour [eux] », précise-t-elle en ajoutant qu’il s’agit d’une façon de « contourner le problème ».
« Profitons-en plutôt pendant toute l’année pour sensibiliser et outiller les travailleurs afin de prévenir ces situations regrettables, dit Mme Poirier. Sinon c’est punir une masse de travailleurs pour les gestes de quelques individus. »
Par ailleurs, l’Ordre des CRHA note que plusieurs entreprises ne disposent toujours pas de plan contre le harcèlement.
Seulement un travailleur sur deux dit être au courant qu’une telle politique existe au sein de son entreprise, d’après le sondage.
En avoir un deviendra toutefois obligatoire dès le 1er janvier avec l’entrée en vigueur de nouvelles normes du travail.