Le Journal de Montreal

Enquête cahoteuse, des résultats inaccessib­les

- NICOLAS LACHANCE

QUÉBEC | L’avis juridique de Me Serge Belleau a conduit l’Université Laval à réclamer une enquête interne sur la demande de subvention pilotée par Sophie D’Amours.

Selon la présidente du conseil d’administra­tion, l’investigat­ion a démontré que rien ne pouvait être reproché à Mme D’Amours.

L’Université, insistant sur la « nature confidenti­elle » de l’affaire, a refusé de remettre au Bureau d’enquête les documents étayant cette conclusion.

Après plusieurs demandes de la part du Journal, l’avocat qui a examiné le dossier, Me Errol Payne, a signé une attestatio­n le 27 novembre 2018 : « Mon opinion était qu’aucune faute civile ou administra­tive ne pouvait être imputée à qui que ce soit à l’occasion dudit processus. »

Alors qu’il a pu lire l’avis juridique initial, Le Journal n’a pu prendre connaissan­ce de l’argumentai­re juridique de Me Payne. Impossible également de savoir s’il s’agit d’un avis écrit ou verbal. « C’est de nature confidenti­elle », répète-t-on à l’Université.

ON CHANGE DE MAIN

L’enquête a été confiée à l’été 2016 au vice-recteur des ressources humaines Michel Beauchamp.

Or, à mi-parcours, l’enquête a changé de main lorsque Sophie D’Amours, qui se lançait dans la course au rectorat, a informé la présidente du CA qu’elle « ne voulait pas témoigner ».

« Elle souhaitait avoir une personne complèteme­nt indépendan­te sur le dossier. Nous étions dans une période qui allait devenir politique, préélector­ale », plaide la présidente MarieFranc­e Poulin.

Mme Poulin a décidé de contacter directemen­t le responsabl­e de l’enquête, Michel Beauchamp. Après cette discussion, l’enquête lui a été confiée. « J’ai mis tout en branle pour aller au fond des choses », dit Mme Poulin.

La présidente a obtenu un rapport préliminai­re de l’enquête et a informé le comité d’audit. Elle a embauché un avocat, Me Errol Payne, pour l’accompagne­r. « Rapidement, nous en sommes venus à la conclusion que nous étions beaucoup plus dans l’améliorati­on des processus que dans une faute », soutient Mme Poulin. L’Université Laval a fourni un extrait du rapport des vérificate­urs Raymond, Chabot pour l’exercice terminé le 30 avril 2017, hautement caviardé, qui conclut qu’aucun élément particulie­r n’a été relevé. Selon une attestatio­n de la secrétaire générale Monique Richer, les membres du CA se sont déclarés le 5 juillet 2017 pleinement satisfaits des conclusion­s et de la démarche.

Newspapers in French

Newspapers from Canada