Des fraudes en garderie de plus en plus complexes
Deux individus arrêtés lundi auraient fabriqué de faux documents sur la qualification d’éducatrices en garderie, notamment pour obtenir plus de subventions du gouvernement, un stratagème qui inquiète de plus en plus les autorités.
Fouad Benomar et Catherine Gagnieux auraient tous deux menti dans leur paperasse envoyée au ministère de la Famille (MFA).
Ils auraient même fabriqué de faux documents pour attester du nombre d’heures d’expérience des employés.
Et ce, à l’insu des éducatrices en question, explique Mélanie Dumaresq, de la Sûreté du Québec (SQ).
Les deux dossiers n’ont aucun lien entre eux et concernent des garderies différentes.
PAS DE PERMIS
Benomar, 61 ans, agissait comme comptable pour plusieurs services de garde. Il aurait notamment monté un dossier pour un propriétaire qui souhaitait obtenir un permis de garderie à Montréal.
Le propriétaire n’était pas au courant du stratagème et est considéré comme une victime, puisqu’il avait déjà dépensé des sous pour louer des locaux. Il s’est donc vu refuser son permis en raison des prétendues faussetés contenues dans la demande, perdant ainsi des milliers de dollars, selon la SQ.
Gagnieux, 61 ans, était propriétaire d’une garderie à Montréal. Sa demande au MFA visait à obtenir des subventions provinciales qui dépendaient notamment du nombre d’éducatrices qualifiées.
La loi exige en effet que deux éducateurs sur trois soient qualifiés dans un établissement, donc qu’ils aient une formation complète ou un nombre minimal d’heures d’expérience pertinente.
Gagnieux aurait donc reçu trop d’argent pendant des années.
« PRÉOCCUPANT »
Dans les deux cas, la sécurité des enfants n’a pas été mise en jeu, assure Mme Dumaresq.
Mais la SQ enquête de plus en plus souvent sur ce genre de cas.
« Ça commence à être préoccupant », dit-elle.
Les fraudes sont de plus en plus complexes, abonde Justin Boucher, du MFA. Au point où une équipe spéciale avec des pouvoirs accrus a été créée, précise-t-il.
Les impacts de ce genre de tricherie vont bien au-delà du refus de permis ou de subvention, tient à rappeler la SQ.
« La conséquence, c’est d’être accusé au criminel », souligne Mme Dumaresq.