Le Journal de Montreal

Sophie Cadieux triomphe à Paris

- BRUNO LAPOINTE

Sophie Cadieux a charmé le public et les médias français avec la pièce 4.48 Psychose, présentée à Paris tout le mois de novembre. Si bien que « de nouvelles dates sont déjà en pourparler­s pour l’an prochain », annonce la comédienne.

« Des diffuseurs sont venus à différente­s représenta­tions. Si ça peut ouvrir la porte au spectacle et lui permettre de vivre encore plus longtemps, alors je serais réellement heureuse », raconte Sophie Cadieux, de retour dans la métropole.

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D’abord présentée dans la métropole en janvier 2016, 4.48 Psychose lui a valu non seulement des éloges, mais également le prix de l’Associatio­n des critiques de théâtre. Mais Sophie Cadieux savait fort bien que ce succès remporté à la maison ne garantissa­it pas un accueil aussi chaleureux dans l’Hexagone.

«On savait que le théâtre de la Villette était enthousias­te à l’idée de présenter cette pièce. Mais il restait quand même à convaincre le public. C’est une oeuvre qui a été souvent montée en France, et nous, on arrivait avec une nouvelle traduction, une nouvelle mise en scène et mon accent québécois », dit la comédienne en riant.

« Mais on n’a eu aucune remarque sur mon accent. Je suis contente de voir que ça n’a pas été un enjeu et que les gens se sont attardés au propos », poursuit Sophie Cadieux.

Ce propos, il est dur. 4.48 Psychose est la toute dernière pièce écrite par la dramaturge britanniqu­e Sarah Kane, avant qu’elle ne s’enlève la vie à l’âge de 28 ans. Elle y décrit ses états d’esprit dépressifs à travers des monologues intérieurs et des conversati­ons imaginaire­s avec un médecin.

LA FORCE DANS LA SOUFFRANCE

Sophie Cadieux n’est pas étrangère à ce genre de propos. Elle a elle-même adapté les mots de Nelly Arcan pour le spectacle La fureur de ce que je pense, et elle campe présenteme­nt le personnage de Valérie, une femme en plein coeur d’une foudroyant­e dépression, dans l’émission Lâcher prise.

« J’aime montrer la force des gens qui, aux yeux des autres, sont démunis. Ceux qui se battent contre la dépression, ou contre des maladies mentales, ne sont pas faibles ; ce sont des battants. Et je trouve ça important de le montrer », insiste-t-elle. Ce sont des femmes qui se sont donné la mort, oui, mais ce geste n’est pas la totalité de qui elles sont, de ce qu’elles ont fait durant leur vie. Elles ont aussi laissé derrière elles des oeuvres magnifique­s », explique Sophie Cadieux.

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Sophie Cadieux

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