Le Journal de Montreal

Du père dans le nez

Comme Keith, Brady Tkachuk excelle près du filet adverse

- JONATHAN BERNIER

Au cours de sa carrière de 1201 matchs dans la LNH, Keith Tkachuk a inscrit bon nombre de ses 538 buts avec les patins bien ancrés près du demi-cercle du gardien. Neuf saisons après le dernier but du paternel, Brady Tkachuk sévit de la même façon.

Des neuf buts qu’il a marqués depuis ses débuts dans LNH, la recrue en a réussi huit alors qu’il se trouvait à proximité du filet adverse.

« J’ai tellement appris de mon père. Quand nous étions jeunes [son frère Matthew, des Flames, et lui], il nous a enseigné que la meilleure place où se trouver tout juste avant que la rondelle pénètre dans le filet, c’était justement à côté du filet », a déclaré l’attaquant des Sénateurs.

« Il nous a appris que c’était payant de se placer dans la circulatio­n, mais qu’il fallait être prêt à payer le prix pour aller là, a-t-il ajouté. C’est ce que nous faisons. »

Payer le prix n’implique pas seulement de recevoir sa dose de doubles-échecs, comme ceux qu’il attendait de la part de Shea Weber, hier soir. C’est également se faire frapper de plein fouet par les tirs de la pointe.

« La majorité de mes buts, je les ai marqués avec mon corps et non mon bâton. C’est quand même assez fou », a-t-il lancé en énumérant sa jambière, son patin et sa culotte.

UN POINT PAR MATCH

Choix de premier tour des Sénateurs (4e au total) en juin dernier, Tkachuk connaît un début de carrière plus qu’intéressan­t. Bien qu’il ait raté 11 matchs en raison de blessures à l’aine et à la jambe, l’athlète de 19 ans est au deuxième rang des meilleurs pointeurs chez les recrues de la LNH. Ses 16 points en 17 matchs étaient seulement six de moins que les 22 points en 23 matchs d’Elias Pettersson (avant le match d’hier), des Canucks de Vancouver.

S’il devait maintenir ce rythme, Tkachuk terminerai­t la saison avec 71 points. Ça le placerait à huit points seulement des 79 d’Alexei Yashin (1993-1994), meneur chez les recrues des Sénateurs depuis leur entrée dans le circuit Bettman en 1992-1993.

« Brady, c’est le package deal. À l’extérieur de la patinoire, il est exceptionn­el. Il travaille fort, il veut apprendre, il s’attarde aux détails d’un profession­nel malgré son jeune âge, l’a louangé Guy Boucher. C’est sûr qu’il a été élevé dans une famille de hockey, mais j’en ai vu d’autres qui avaient le même environnem­ent. Pourtant, ils n’ont pas viré comme ça.

« C’est un dur. Il est dur avec lui-même, il est dur sur la glace. Il n’y a pas seulement sa contributi­on offensive qui apporte quelque chose à l’équipe, c’est tout le reste, a poursuivi l’entraîneur-chef des Sénateurs. C’est déjà un leader avec de l’enthousias­me et une bonne éthique de travail. »

L’EFFET STONE

Ce qu’il y a de particulie­r, c’est que Tkachuk a déjà un but de plus au compteur que durant toute sa dernière saison à l’Université de Boston. Pourtant, il avait fait bouger les cordages trois fois en sept rencontres lors du dernier Championna­t mondial de hockey junior.

« Dans la NCAA, on est davantage axé sur le développem­ent. Ici, on est constammen­t en mode match », a souligné Tkachuk, tentant une explicatio­n.

Le fait de jouer avec Mark Stone doit également aider. À ses côtés, Zack Smith a déjà marqué 25 buts. Depuis, il n’en a pas réussi plus de 16 en une saison.

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PHOTO BEN PELOSSE Brady Tkachuk est reconnu pour sa fougue et sa déterminat­ion sur la patinoire.

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