Gilles Vaillancourt obtient sa libération
L’ancien maire de Laval doit respecter des conditions
Même s’il continue « à minimiser et banaliser » ses gestes, l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt en a fini depuis hier avec la maison de transition, lui qui a obtenu sa libération conditionnelle totale notamment grâce à sa bonne conduite.
« Vous vous seriez montré poli, ouvert, transparent et volubile dans vos interactions avec les intervenants. Aucun incident n’est noté », indique la décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC), soulignant que le politicien déchu a « adopté un comportement conformiste ».
L’homme de 77 ans avait écopé, le 1er décembre 2016, d’une peine d’incarcération de 5 ans, 11 mois et 15 jours. Un an plus tard, soit au sixième de sa peine, il a pu bénéficier d’une liberté conditionnelle et a intégré une maison de transition.
ENCORE DES CONDITIONS
S’il peut retourner dormir chez lui, Vaillancourt doit encore respecter trois conditions bien strictes, comme demeurer loin de la politique pour éviter qu’il retourne dans son « cycle délictuel ».
Celui qui a été maire pendant près d’un quart de siècle, jusqu’en 2012, devra également s’abstenir de gérer des investissements, que ce soit ceux d’une entreprise ou encore des placements en bourse, et même ceux d’une oeuvre de charité.
La CLCC souligne aussi que ses « activités criminelles ont généré des sommes d’argent importantes au comptant ». Pour s’assurer que ses revenus « proviennent de sources légales », il devra fournir toutes les informations financières jugées nécessaires.
PAS DE RESPONSABILITÉ
Il est toutefois encore difficile pour Vaillancourt d’aborder ses délits.
« Vous changez constamment de sujet, esquivant les questions. Vous auriez tendance à vous montrer sous un jour favorable en exposant vos réussites et vos réalisations en tant que maire », note la décision rendue hier.
On ajoute que la responsabilisation de Vaillancourt demeure limitée, mais qu’il aurait « exprimé des regrets et de la honte surtout face à [sa] famille et aux torts [qu’il a] causés à celle-ci par [ses] gestes ».
Vaillancourt avait été arrêté à la suite d’une enquête de l’Unité permanente anticorruption en mai 2013. Selon la Couronne, il a profité d’un système de collusion et de corruption dans l’adjudication des contrats publics à la Ville de Laval, de1996à2010.