Le grand patron de Bombardier souhaite un Buy Canada Act
NEW YORK | Après avoir échappé d’importants contrats ferroviaires au Canada, dont celui de VIA Rail, qui sera accordé à l’Allemande Siemens, le grand patron de Bombardier interpelle les gouvernements.
« Il y a matière à réflexion », estime Alain Bellemare au sujet des seuils minimums de contenu local exigés dans les appels d’offres publics.
REPENSER LES FAÇONS DE FAIRE
Dans une entrevue accordée à TVA Nouvelles à New York, le PDG de la multinationale québécoise cite en exemple le modèle américain. « On le voit, le “Buy America Act” est très favorable aux Américains et permet de créer des emplois lorsqu’il y a de nouveaux projets », a dit M. Bellemare.
Du coup, il invite nos gouvernements à repenser la façon dont ils octroient leurs contrats. « C’est fondamental d’avoir des stratégies industrielles qui favorisent le développement technologique, l’innovation et la création d’emplois », a-t-il indiqué.
À titre d’exemple, les exigences du « Buy America Act » ont fait en sorte que des États comme le New Jersey, aux États-Unis, exigent qu’un fort pourcentage des projets de transport soit réalisé par des entreprises américaines. Au Canada, Bombardier a vu d’importants contrats lui glisser entre les mains au fil des dernières années, comme celui du Réseau express métropolitain (REM), au profit de l’Inde, ou celui de l’AMT, dont les trains seront assemblés en Chine.
SOUTIEN FINANCIER DE L’ÉTAT
Alain Bellemare a tenu à répondre aux critiques qui reprochent à Bombardier d’avoir obtenu des centaines de millions de dollars en aide financière de la part de Québec et d’Ottawa au fil des ans.
« Il n’y a pas un gouvernement dans le monde qui ne supporte pas son industrie de l’aéronautique. Aucun dans le monde. Les pays demandent des contenus locaux partout dans le monde », a-t-il fait savoir.