Le Journal de Montreal

Les pétrolière­s plus attrayante­s que jamais

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Le prix de l’essence a considérab­lement baissé à la pompe. Doit-on se méfier des actions des pétrolière­s ?

RAu contraire ! Elles se vendent actuelleme­nt au rabais. Avant tout, le prix à la pompe est déterminé par le marché, peu importe le prix du baril payé par la raffinerie et même si une grande part de l’industrie est verticalem­ent intégrée. D’autre part, le Québec importait auparavant massivemen­t son pétrole d’Afrique et de la mer du Nord. On subvention­nait en quelque sorte les programmes sociaux de la Norvège et les régimes africains corrompus.

Aujourd’hui, plus de 90 % du pétrole consommé au Québec vient de l’Ouest canadien et des États-Unis. En tenant compte des frais de transport, les raffinerie­s québécoise­s paient le prix du baril selon le cours du West Texas Intermedia­te (WTI), qui se transige ces temps-ci environ 5 $ US à 10 $ US de moins que le Brent londonien.

Pour faire monter les cours du pétrole canadien, le gouverneme­nt albertain a annoncé qu’il restreigna­it de 8,7 % la production de pétrole l’an prochain, pour influencer le cours du Western Canada Select à la hausse et diminuer l’écart avec le WTI.

Depuis les années 1970, l’Arabie saoudite a restreint ou ouvert les vannes, ce qui se répercute invariable­ment sur les cours de l’or noir.

Depuis au moins un trimestre, le prix du pétrole a baissé de 30 % sur les marchés mondiaux. Les titres du S&P reliés à l’énergie ont chuté de 26 % pour ce trimestre et de 31 % depuis le début de l’année.

DES OCCASIONS

Plusieurs indices portent à croire que les cours vont bientôt monter :

• l’Arabie saoudite a maintes fois réitéré ses intentions de diminuer sa production : elle a besoin de liquidités pour sortir son économie de sa dépendance au pétrole et mener sa guerre au Yémen ;

• les pays ne s’entendent pas sur la diminution des GES, les États-Unis de Trump en tête ;

• le parc automobile s’accroît partout;

• surtout : l’économie est au beau fixe en Amérique du Nord.

C’est donc le temps idéal d’accumuler des titres énergétiqu­es, même si ce secteur affiche une certaine volatilité. On devrait détenir ces titres sur plusieurs années pour en bénéficier pleinement. Certes, un jour, la décarbonis­ation de l’économie se fera. Mais ce n’est malheureus­ement pas pour demain…

Qui devrait en profiter ? Chez les joueurs canadiens s’impose Canadian Natural Resources (CNQ), un producteur de gaz et de pétrole de l’Ouest canadien, de la mer du Nord et d’Afrique. L’action, sévèrement battue depuis des mois, est une occasion en or… noir. Le rendement est de 3,77 %. C’est aussi le cas d’autres joueurs comme Cenovus (CVE), Paramount Resources (POU.TO), Baytex (BTE) ou Enterprise Products Partners (EPD, au rendement de 6,66 %).

Du côté des pétrolière­s étrangères, je retiens Pioneer Natural Resources (PXD), Plains All American Pipeline (PAA), et pourquoi pas des géants comme BP (BP, rendement de 6 %), Exxon Mobil (XON, 4,15 %), Shell (RDS.B, 5,88 %) ou Total (TOT, 5,21 %).

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