Des boîtes de dons pillées avant Noël
Des voleurs tentent de mettre la main sur les articles donnés et destinés à des gens plus démunis
À deux semaines de Noël, des organismes communautaires déplorent que des voleurs pillent leurs boîtes à dons pour les démunis et les obligent à investir des milliers de dollars dans des dispositifs de sécurité.
« Il ne se passe pas une semaine sans qu’on nous signale un vol », regrette Philippe Siebes, directeur général de l’organisme Le Support – Société québécoise de la déficience intellectuelle.
Les 200 boîtes installées par l’organisme dans la région de Montréal pour recueillir vêtements et objets pour des personnes atteintes de déficience intellectuelle sont prises pour cible par des individus parfois très organisés.
« Les gens nous volent en plein jour, s’indigne M. Siebes. Ils arrivent avec des instruments pour récupérer le contenu des boîtes et appellent des partenaires qui viennent les récupérer en voiture (voir photos ci-contre). »
PLUS AVANT LES FÊTES
Le phénomène s’intensifierait à l’approche de Noël, selon plusieurs responsables communautaires de Montréal et de Québec interrogés par Le Journal.
« Il y a un peu plus de dons pendant le temps des Fêtes, avec la température plus froide, et lorsqu’on constate une augmentation des dons, il y a aussi une augmentation des vols », indique Éric St-Arnaud, directeur général de l’organisme Renaissance qui dispose d’une quinzaine de boîtes dans Montréal.
Face à ce pillage, les organismes n’ont d’autres choix que de s’équiper en dispositifs de sécurité, parfois à grands frais.
« J’ai acheté de nouvelles boîtes avec une porte à tambour qui empêche les gens d’utiliser un crochet pour récupérer les sacs à l’intérieur, explique M. Siebes, qui précise qu’il lui en a coûté 1200 $ par unité. J’en ai déjà installé six [ou] sept et commandé une dizaine pour l’an prochain. »
Puisqu’il ne peut pas renouveler l’ensemble de ses équipements dans l’immédiat, M. Siebes a fait installer ces nouveaux dispositifs dans les secteurs où des vols fréquents étaient constatés.
Il envisage par ailleurs de renforcer son dispositif de vidéosurveillance en faisant installer de nouvelles caméras.
BUDGETS MODESTES
De son côté, Denise Ouellette, la directrice de la Société de Saint-Vincent de Paul de Montréal qui possède une quinzaine de boîtes, a opté pour un dispositif plus modeste.
« Nous avons fait installer des plaques de métal sur les portes afin d’empêcher les voleurs d’entrer dans les boîtes, affirme-t-elle. Cela nous a coûté 300 $ pour deux boîtes. »
Mme Ouellette précise que des gros cadenas ont aussi été installés. Elle estime entre 2000 et 5000 $ les investissements réalisés en sécurité au cours des deux dernières années.
« C’est sûr que c’est de l’argent qu’on ne mettra pas ailleurs », commente-t-elle.
« Déjà que nous sommes des organismes qui fonctionnent avec des budgets modestes, si en plus on se fait voler, c’est la cerise sur le sundae », dit M. Siebes, agacé.