Difficile de faire condamner les voleurs
Les organismes qui décident de poursuivre en justice ceux qui volent dans leurs boîtes à dons peinent le plus souvent à obtenir des condamnations.
« Je pense que la police a d’autres priorités », affirme Philippe Siebes, directeur général de l’organisme Le Support – Société québécoise de la déficience intellectuelle et qui a porté plainte à cinq ou six reprises depuis un an, sans grand résultat.
« Même quand on prend les gens à l’intérieur de nos boîtes, il faut encore prouver qu’ils ont volé quelque chose, et c’est compliqué. Cela prend des cas très flagrants. »
Les caméras de surveillance qui veillent sur les boîtes de l’organisme ne suffisent pas non plus à coincer les voleurs.
« Quand des voitures sont utilisées, on ne peut pas toujours lire les plaques sur la vidéo », regrette M. Siebes.
CHOIX
Contrairement à d’autres responsables associatifs qui font le choix de ne pas poursuivre les auteurs de vol, estimant que ceux-ci sont peut-être eux-mêmes des gens dans le besoin, M. Siebes pense qu’il faut envoyer un message clair à ceux qui ciblent les boîtes à dons.
« Plus souvent qu’autre chose, ce sont des gens qui cherchent à générer de l’argent, affirme-t-il. Les objets volés sont revendus sur des sites comme Kijiji. »
GENS MALHEUREUX
« Moi, je n’ai jamais vu, jusqu’à maintenant, quelqu’un qui était en moyens et qui venait voler [dans une boîte à dons], indique pour sa part Denise Ouellette, directrice de la Société de Saint-Vincent de Paul de Montréal. On ne porte pas plainte, parce que, pour se laisser enfermer dans une boîte, il faut être plus malheureux que bien des gens. »