La grogne de l’Alberta est injustifiée, selon le ministre Girard
OTTAWA | La colère qui gronde dans l’ouest du pays face au chèque de péréquation de plus de 13 milliards $ qu’encaissera le Québec cette année malgré sa situation économique enviable est injustifiée, croit le ministre québécois des Finances, Éric Girard.
La grogne se fait particulièrement sentir en Alberta, qui vit des heures difficiles puisque la valeur de son pétrole est en chute libre.
« En Alberta, ils vivent une situation extrêmement difficile. On leur souhaite que ça aille mieux. Mais pour moi, ça n’a rien à voir avec la péréquation », a laissé tomber M. Girard à l’issue d’une rencontre à Ottawa avec ses homologues fédéral et provinciaux.
M. Girard a soutenu que les problèmes économiques de l’Alberta sont « cycliques » et qu’il existe des programmes fédéraux pour lui fournir une aide temporaire.
La péréquation, elle, permet aux provinces plus pauvres, comme le Québec, d’offrir des services publics comparables aux autres provinces.
M. Girard croit que la grogne en Alberta est aussi due en partie au contexte politique actuel dans cette province.
« Il y a une campagne électorale qui s’en vient. Je pense que ça [le débat sur la péréquation] suscite plus d’émotions que nécessaire. »
FÉDÉRALISME RENTABLE
N’empêche, le Québec devrait-il remercier le reste du Canada pour ce chèque de péréquation, même s’il en finance lui-même une bonne partie ?
« Ça montre que le fédéralisme est rentable pour le Québec, croit le chercheur de l’Université de l’Alberta Frédéric Boily. Même si per capita les provinces des Maritimes en reçoivent plus, il n’en demeure pas moins que pour le Québec, c’est quand même un ajout qui est, je pense, le bienvenu pour le gouvernement. »