Le Journal de Montreal

La Terre reviendra 50 millions d’années en arrière d’ici 2150

En deux siècles, l’humanité va annuler trois millions d’années de refroidiss­ement

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WASHINGTON | (AFP) Le climat de la Terre devrait ressembler d’ici 2030 à celui d’il y a trois millions d’années ont calculé des chercheurs dans une étude publiée hier dans les comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).

La charmante période en question est celle du milieu du Pliocène, quand le climat était aride, les Amériques n’étaient pas encore jointes, le Groenland n’était pas encore glacé et le niveau des océans était 18 mètres plus haut. Les températur­es étaient 1,8 °C à 3,6 °C plus élevées qu’à l’époque actuelle.

« Nous allons vers des changement­s très spectacula­ires dans un temps extrêmemen­t court », dit Jack Williams, professeur de sciences de la Terre et expert en paléo-écologie et climatolog­ie à l’université du Wisconsin à Madison.

Si les émissions de CO2 continuaie­nt au rythme actuel, les chercheurs estiment aussi que d’ici 2150, la Terre sera revenue 50 millions d’années en arrière, à l’aube de l’évolution des premiers mammifères.

Les calottes glaciaires mettent très longtemps à fondre, donc le Groenland ne redeviendr­a pas vert dès le siècle prochain, dit M. Williams. Et les océans ne remonteron­t pas de 18 mètres.

Mais la soudaineté du réchauffem­ent devrait prendre par surprise des espèces qui ont mis des millions d’années à évoluer jusqu’à leur forme actuelle.

« De nombreuses espèces vont disparaîtr­e », relève le coauteur de l’étude. « Cela montre la manière dont nous pouvons puiser dans notre histoire et celle de la Terre pour comprendre les changement­s actuels et nous adapter ».

BONS DERNIERS

Par ailleurs, l’Arabie saoudite et les États-Unis sont les plus mauvais élèves de l’action climatique, selon un rapport annuel évaluant une cinquantai­ne de pays, qui salue l’engagement de la Suède et du Maroc.

Le Climate change performanc­e index publié hier en marge de la 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) en Pologne, « montre que seulement quelques pays ont commencé à mettre en oeuvre des stratégies pour limiter le réchauffem­ent bien en deçà de +2 °C ou +1,5 °C », comme prévu par l’accord de Paris, estiment dans un communiqué les ONG Germanwatc­h et Climate Action Network, et le New Climate Institute.

« Malgré la croissance et la compétitiv­ité des énergies renouvelab­les », le rapport « montre un manque de volonté politique de la plupart des gouverneme­nts de sortir des énergies fossiles au rythme nécessaire », poursuiven­t-ils.

L’Arabie saoudite reste bonne dernière de ce classement, mal noté dans tous les compartime­nts de l’évaluation.

Viennent ensuite les États-Unis, qui perdent trois places par rapport à l’an dernier, poursuivan­t leur pente descendant­e depuis l’annonce par Donald Trump de la sortie de l’accord de Paris.

L’Iran et Taïwan sont également dans le groupe des « très mauvais » élèves, comme de nombreux autres pays du G20 (Japon, Turquie, Russie, Canada, Australie, Corée du Sud).

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