Le syndicat des postiers conteste la loi spéciale
OTTAWA | (Agence QMI) Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) conteste la constitutionnalité de la loi élaborée par le gouvernement fédéral qui a forcé l’arrêt de la grève tournante et imposé un retour au travail.
Cette requête devait être déposée en Cour supérieure de l’Ontario hier.
« L’harmonie dans les relations du travail ne s’impose pas au moyen d’une loi, a affirmé Mike Palecek, président national du STTP, par communiqué. Cette loi enfreint notre droit à la libre négociation collective, qui est pourtant garanti par la Charte canadienne des droits et libertés. »
Le STTP fait valoir qu’il avait également contesté une loi de retour au travail imposée en 2011 par le gouvernement de Stephen Harper à la suite d’un lock-out de deux semaines par Postes Canada.
INJUSTIFIÉE
« La loi de retour au travail adoptée par le gouvernement libéral, tout comme celle adoptée par l’ancien gouvernement conservateur, interdit unilatéralement toute grève légale, a déclaré Paul Cavalluzzo, avocat constitutionnel représentant le STTP. Postes Canada a créé un faux état d’urgence, la présumée accumulation de colis, pour inciter le gouvernement à intervenir au moyen d’une loi de retour au travail. Cette loi a été adoptée dans des circonstances qui ne justifiaient pas une entrave aux droits constitutionnels. »
Depuis deux semaines, les syndiqués de Postes Canada doivent travailler avec les mêmes conditions prévues par les conventions collectives précédentes. Le syndicat estime que la loi de retour au travail force ses membres à effectuer des milliers d’heures supplémentaires et qu’elle risque d’entraîner des accidents de travail.
Les postiers ont été en grève durant cinq semaines en octobre et novembre.
Une ancienne présidente du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) s’est vu confier lundi la tâche de trouver un terrain d’entente entre Postes Canada et ses employés syndiqués.
Elizabeth MacPherson agira à titre de médiatrice entre les deux partis en vue d’arriver à une entente sur une éventuelle convention collective.