Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Le droit des enfants à un héritage

Je vous lis tous les matins. Parfois, je suis d’accord avec vos réponses et parfois, non. Une lettre, entre autres, a récemment attiré mon attention. Elle portait le titre « L’importance de l’amour en fin de vie ». Voici mon commentair­e la concernant.

Ma mère est décédée à l’âge de 65 ans et mon père, du même âge, nous a alors demandé à nous, ses enfants, de signer un document lui léguant tous les avoirs du patrimoine familial afin qu’il en soit le seul bénéficiai­re. À la vue de sa tristesse et de son désarroi à la mort de sa femme, mes frères et moi avions acquiescé à sa demande.

Deux ans plus tard, il a fait la connaissan­ce d’une veuve qui avait 18 ans de moins que lui. Quand il lui a proposé de l’épouser, cette dernière a mis une condition à son acceptatio­n, soit qu’il déshérite ses enfants. Ce qu’il a accepté de faire afin de la marier. Cette femme qui avait des enfants avait déjà pu se payer une maison en Floride avec le montant des assurances perçu lors du décès de son premier mari.

Elle a donc emmené notre père en Floride, loin de ses enfants et de ses petits-enfants, pour avoir le contrôle total sur lui. Et là, elle s’est arrangée pour le monter contre nous. Mon père est décédé il y a déjà 17 ans, et elle est partie avec tout son argent.

Vous imaginez bien que contrairem­ent à vous, moi, je suis d’accord avec celle qui signe « Une fille encore enragée ». Savez-vous c’est quoi le

feeling d’être rejeté par son propre père comme moi je l’ai senti ? Et c’est pas parce qu’on n’était pas proches.

Cette veuve a pris tous les moyens pour jouer dans la tête de mon père, rendu vulnérable après la mort de ma mère. Elle l’a éloigné de nous en fabriquant une tonne de problèmes et de malentendu­s qui n’avaient jamais existé.

Vous devriez apprendre à lire entre les lignes. Sachez que ce n’est pas l’héritage qui était en question dans cette lettre, mais plutôt le sentiment d’avoir été rejeté par leur propre père que ces personnes revendiqua­ient. L’argent, c’est du papier et le coeur, c’est la vie. Mes frères et moi sommes passés par dessus cette situation, mais de grâce, ne dites pas n’importe quoi quand vous ne connaissez pas la matière. Anonyme

Vous avez pleinement le droit de ne pas apprécier ma réponse, mais de grâce, apprenez à lire une réponse en fonction de la personne à qui elle s’adresse et dont le cas ne ressemble en rien au vôtre. Et en passant, venez donc me dire qu’il n’est pas question d’argent, mais de coeur, quand dans une lettre, il est écrit noir sur blanc « Ne trouvez-vous pas ça injuste qu’on se fasse voler notre héritage ?... Car ceux qui n’ont pas besoin d’argent, ce n’est pas pareil. Mais nous trois, qui en avions un urgent besoin, aurions aimé ça que sa veuve accepte de partager. »

Conséquenc­es parfois tragiques d’une mort subite

J’ai lu avec attention la lettre de cette mère qui vous racontait les conséquenc­es inquiétant­es sur sa fille du décès de son père. Des conséquenc­es qui semblent extérieure­s au décès, mais qui peuvent avoir un lien direct, malgré ce qu’elle en pense.

Pour avoir vécu récemment un décès plutôt dramatique dans ma famille, je voudrais la mettre en garde de ne pas accorder assez d’attention à une enfant en grand besoin d’aide. Même si un des membres d’une famille touchée par un décès semble fermé à ce qui se passe de grave parmi les siens, ça ne veut pas dire qu’il est indifféren­t.

Une amie qui lui veut du bien

Comme je le lui mentionnai­s d’ailleurs, l’indifféren­ce apparente de quelqu’un en situation de crise est souvent une réaction de repli pour s’éviter une trop grande souffrance. Le besoin d’aide de cette personne était évident.

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