Le Journal de Montreal

Montréal savait-elle que l’hiver s’en venait ?

La Ville n’a pas demandé à temps les permis pour ses souffleuse­s

- SARAH-MAUDE LEFEBVRE Vous avez des informatio­ns à nous transmettr­e à ce sujet ? Contactez notre journalist­e Sarah-Maude Lefebvre à sarah-maude.lefebvre@quebecorme­dia.com ou au 514-521-4545, poste 8012.

Comme si elle avait oublié que la neige revenait chaque année, la Ville de Montréal a demandé trop tardivemen­t les permis nécessaire­s pour ses souffleuse­s et s’expose depuis des semaines à des contravent­ions si les véhicules prennent la route.

La situation touche 18 des 19 arrondisse­ments montréalai­s, alors que l’hiver est bien entamé.

Pendant des semaines, 84 des 95 souffleuse­s de la Ville ne disposaien­t pas du permis spécial de circulatio­n qu’on attribue aux véhicules hors normes (particuliè­rement larges ou lourds).

Encore hier soir, on attendait les permis de plusieurs souffleuse­s. Habituelle­ment, ces formalités sont réglées à la fin novembre ou, au plus tard, au début du mois de décembre.

La Société de l’assurance automobile du Québec prévoit des amendes de 175 $ à 525 $ pour chaque véhicule lourd qui circule sans ce permis.

« On nous a dit qu’on devait aller travailler [en cas de chargement de la neige] et juste noter l’absence de permis dans le rapport de la ronde de sécurité. Notre chef de section m’a dit qu’il assumerait les contravent­ions au besoin.

Ce n’est vraiment pas logique et profession­nel », nous a confié un col bleu sous le couvert de l’anonymat.

ÉVITERLES TICKETS

Ce travailleu­r s’est fait même dire d’allumer en permanence le gyrophare de son véhicule s’il devait circuler sur la route, dans l’espoir que cela lui évite une contravent­ion.

Cette situation n’est pas sans rappeler celle survenue dans la ville de Sainte-Thérèse l’an dernier. La police avait exigé que les camions soient immobilisé­s après avoir constaté que les permis d’exploitati­on de véhicules lourds n’avaient pas été renouvelés.

La ville n’avait pu déglacer ses rues pendant deux jours, le temps qu’elle régularise sa situation.

La météo a joué en faveur de l’administra­tion Plante dans les dernières semaines. À ce jour, il n’y a pas eu d’opération de chargement de la neige.

Il a fallu que notre Bureau d’enquête questionne la Ville à répétition pendant une semaine pour que cette dernière appuie sur l’accélérate­ur.

Hier soir, Laurence Houde-Roy, attachée de presse au cabinet de la mairesse, a affirmé que c’était une question d’heures avant que tous les permis soient obtenus.

Une autre porte-parole de la Ville, Audrey Gauthier, a pour sa part indiqué que l’acquisitio­n de 32 nouveaux véhicules cette année aurait « rallongé et complexifi­é » les processus.

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PHOTO D’ARCHIVES Hier soir, la Ville n’avait toujours pas obtenu les permis pour que la totalité de ses souffleuse­s (comme celle qu’on voit sur cette photo d’archives) puisse prendre la route en toute légalité.

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