Le Journal de Montreal

Un trio d’enfer contre le

Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog produisent à un rythme infernal

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM jean-francois.chaumont @quebecorme­dia.com

DENVER | Nathan MacKinnon n’oubliera jamais la saison 20162017. Cette année-là, l’Avalanche avait terminé au 30e et dernier rang de la LNH avec une récolte désastreus­e de 48 points. Sur une note personnell­e, l’autre prodige de la Nouvelle-Écosse avait amassé seulement 53 points (16 buts, 37 passes) en 82 matchs.

On répète constammen­t dans le monde du sport qu’on grandit et qu’on apprend dans l’adversité. Pour MacKinnon, ç’a été le cas.

« La saison 2016-2017 m’a servi de tournant », a dit MacKinnon au Journal de Montréal, à quelques heures d’un match contre les Islanders, lundi à Denver.

« Nous avions atteint le fond du baril. C’était affreux. À ce moment, je me suis dit que la médiocrité n’était plus acceptable. Il était temps de changer les choses. Je m’en suis servi comme motivation. Je savais aussi que j’étais bien meilleur qu’un joueur de 50 points dans la LNH. À cette époque, je me mettais trop de pression sur les épaules. Maintenant, j’ai plus d’expérience, mais je veux toujours apprendre et m’améliorer. »

Après des saisons de 63, 38, 52 et 53 points à ses quatre premières campagnes avec l’Avalanche, MacKinnon a réalisé un bond de géant l’an dernier en franchissa­nt le plateau des 90 points pour la première fois. Auteur de 39 buts et 97 points, il a terminé parmi les trois finalistes pour l’obtention du trophée Hart, décerné au joueur le plus utile à son équipe.

Et cette année, l’ancien des Mooseheads de Halifax est en voie de connaître une saison de plus de 120 points. Quand il disait qu’il était bien meilleur qu’un joueur de 50 points dans la LNH, MacKinnon avait parfaiteme­nt raison. Il a atteint ce chiffre au 33e match de l’année cette saison.

LE MEILLEUR TRIO

Le numéro 29 de l’Avalanche compte déjà 53 points (21 buts, 32 passes). Il forme un monstre à trois têtes avec le Finlandais Mikko Rantanen (56 points) et le Suédois Gabriel Landeskog (41 points).

« Oh, mon Dieu, ils sont incroyable­s !, a mentionné le défenseur Samuel Girard. Ils forment le meilleur trio de la LNH, ils se complètent tellement bien. MacKinnon est un fabricant de jeu et il a un très bon tir, Rantanen est un super bon passeur, il est lourd et il travaille fort dans les coins. Landeskog complète bien ce trio, il est fort et il est aussi un bon marqueur. »

« Nous avons maintenant joué plus de 100 matchs ensemble en comptant ceux de la saison dernière, a expliqué Rantanen. Ça fait une énorme différence, nous avons eu le temps de nous connaître. Nous nous lisons parfaiteme­nt sur la glace, nous connaisson­s nos tendances et nos préférence­s. Je sais ce que Nathan fera quand il a la rondelle et c’est la même chose pour Gabe. »

Avec 53 points, MacKinnon se retrouve au deuxième rang des meilleurs marqueurs de la LNH derrière son ailier gauche, Rantanen.

« Oui, on me parle toujours de mon trio, a rappelé MacKinnon avec le sourire. Mais je trouve ça intéressan­t puisque Mikko sort enfin de l’ombre. Il attirait probableme­nt moins l’attention puisqu’il est un joueur européen. Il a un talent spécial. Je me réjouis de voir qu’il reçoit maintenant une bonne couverture médiatique. »

STATISTIQU­ES FOLLES

À 22 ans et à sa troisième saison complète seulement dans la LNH, Rantanen a maintenant atteint le statut d’un joueur d’exception. Le 10e choix au total du repêchage de 2015 suit une courbe de progressio­n fulgurante avec 39 points à son année recrue, 84 points à sa deuxième saison et une possible saison de plus de 100 points cette année.

S’il maintenait le rythme, Rantanen terminerai­t l’année avec 135 points, dont 99 passes. Dans l’histoire de la LNH, seulement trois joueurs ont connu des saisons de 100 passes ou plus. Wayne Gretzky, qui l’a fait à 11 reprises, a été le dernier à réaliser cet exploit en 1990-1991 avec les Kings de Los Angeles. Mario Lemieux (114 en 1988-1989) et Bobby Orr (102 en 19701971) sont les deux autres membres de ce trio.

« Il est un peu trop tôt pour parler de nos chiffres, il reste environ 50 matchs à la saison, a mentionné Rantanen. Nous devons rester constants. Nous aidons l’équipe depuis le début de l’année, mais il faut maintenir le rythme.

« Les 100 passes, je n’y pense pas. Comme je le dis, il est encore trop tôt. Si nous nous retrouvion­s au 78e match de l’année et qu’il me manquait seulement quelques passes, j’y penserais un peu plus. Je me concentre sur mon équipe, pas sur mes statistiqu­es. Il faut se battre pour amasser le plus de points possible. »

MacKinnon, quant à lui, se dirige vers une saison de 128 points et de 52 buts. Landeskog, l’autre membre de ce trio infernal, frôlerait les 100 points (99) et franchirai­t aussi le cap des 50 buts s’il gardait le même rythme de croisière.

Depuis le début de l’année, le trio de MacKinnon (21 buts), Landeskog (22 buts) et Rantanen (15 buts) a marqué près de 50 % (47,5 %) des buts de l’Avalanche (122).

C’est tout simplement fou comme statistiqu­e.

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