Le long combat d’un jeune professionnel de wakeboard
Victime d’un grave accident, Benjamin Leclair a choisi de ne jamais abandonner
QUÉBEC | Benjamin Leclair a mis deux ans d’efforts pour réapprendre à manger seul, mais son sourire révélateur en dit long sur sa fierté.
Depuis le début de sa réadaptation, l’ancien professionnel de wakeboard est demeuré plutôt discret quant à son long combat.
Avec les progrès réalisés au fil des mois, il veut aujourd’hui insuffler une dose de motivation aux autres blessés médullaires.
« Ne tenez rien pour acquis », a-t-il lancé récemment dans un message de remerciement destiné à ses supporteurs.
Le 25 novembre 2016, « Ben » Leclair s’entraînait à Orlando, en Floride, où il passait plusieurs semaines par année. En effectuant un saut de routine sur un obstacle, il a chuté et s’est brisé deux vertèbres du cou.
Considéré comme l’un des meilleurs planchistes au monde, l’athlète québécois réussissait depuis des années à vivre de sa passion, jusqu’à ce que sa vie bascule... Toujours paralysé, il s’entraîne maintenant chaque jour afin de retrouver la plus grande autonomie possible.
DES VICTOIRES
« Il a fallu que quelqu’un me nourrisse pendant les trois premiers mois et ce fut très long avant que je puisse tenir un ustensile. Après, il faut aussi le lever avec la nourriture dedans. C’est pas la même game ! », a-t-il déclaré dans une entrevue au Journal.
Le jeune homme de 25 ans, qui habite Valleyfield, termine actuellement un documentaire portant sur les différentes étapes de sa vie, avant et après son accident.
Fils de l’ex-député péquiste de Beauharnois Guy Leclair, il voudrait peut-être le présenter dans les écoles afin d’inciter les adolescents à ne jamais abandonner.
« Je n’avais aucun mouvement dans mes bras au début. Seulement dans mon épaule droite. J’étais aussi sous respirateur artificiel. J’ai eu une pneumonie et plusieurs complications. Il a fallu six mois avant que je puisse sentir mon bras gauche et que je bouge mon biceps », explique le miraculé.
Par la suite, Ben Leclair s’est mis en tête de déjouer aussi souvent que possible les pronostics des nombreux médecins, souvent trop sombres à ses yeux.
Acupuncture, ostéopathie, exercices physiques et réadaptation, il n’a rien ménagé.
« Je me brûle le plus possible. Et ça marche. Mon côté gauche a pris plus de temps à revenir. Mon épaule, mon avant-bras, ça va. Je peux me pousser dans un fauteuil manuel et on m’avait dit que ça serait impossible. Je fais même du vélo à main à l’extérieur et j’aimerais faire des compétitions », souligne-t-il.
DES OBJECTIFS
L’aspect psychologique n’est pas à négliger non plus dans un tel cheminement.
Pour l’instant, son moral tient le coup malgré quelques épisodes de découragement.
« Une chance que j’ai eu de petits gains à chaque étape parce que ça aurait pu être pire. J’ai beaucoup de gens autour de moi qui me poussent. Je pense que je vais continuer de m’améliorer. On ne commence pas par plier et déplier sa jambe. On commence par tenir sa tête droite dans sa chaise plus qu’une heure sans qu’elle tombe sur le côté. »
« IL A FALLU QUE QUELQU’UN ME NOURRISSE PENDANT LES TROIS PREMIERS MOIS ET CE FUT TRÈS LONG AVANT QUE JE PUISSE TENIR UN USTENSILE. » – Benjamin Leclair