Le Journal de Montreal

Louise Deschâtele­ts

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai 60 ans. Je suis célibatair­e, sans famille, et seule, très seule. Voici mon parcours suite à la lettre d’une anonyme de 40 ans qui faisait un triste bilan de son existence. Elle disait qu’à part une liaison amoureuse de 8 ans, elle n’avait eu que des relations éphémères. Mais ce qui m’a surtout frappée, c’est qu’elle disait que sa mère, même si elle était sa seule et unique amie, lui déconseill­ait de faire une thérapie comme elle en avait exprimé l’envie, sous prétexte que c’était de l’argent gaspillé.

Ma mère était aussi ma meilleure amie et la seule. Mon père était décédé dans ma prime enfance, et ma mère m’avait dédié la lourde tâche de prendre le relais. J’ai passé ma jeunesse à m’occuper d’elle, car elle avait besoin de moi pour tout. Mon intérêt ne faisait jamais partie de ses préoccupat­ions. Il fallait que je l’entoure, que je la divertisse, que je la défende et que je la loue.

Jamais les gars avec qui je sortais ne faisaient l’affaire, alors je m’arrangeais pour les quitter, car je pensais que ma mère, qui disait vouloir mon bien, savait ce qu’il me fallait. Avec pour résultat que je me suis retrouvée à 50 ans, sans enfants et sans vie personnell­e. Je vivais encore avec elle, car je n’avais jamais eu le courage de couper le cordon qu’elle tenait solidement dans sa main de fer.

Puis ma mère est tombée dans une certaine démence à 65 ans, et je m’en suis occupée pendant les cinq dernières années de sa vie. Je faisais mon devoir de fille aimante. Il a fallu qu’elle meure pour que je réalise qu’elle avait bouffé ma vie. J’ai aujourd’hui une vie d’une platitude à mourir.

Je vous en supplie, ma belle, payez-vous cette thérapie dont vous avez envie et dont surtout vous avez grand besoin. Allez chercher les outils qui vous sont nécessaire­s pour vous sortir de l’emprise de cette femme pendant qu’il en est encore temps. Inutile d’essayer de le faire seule, vous n’y parviendre­z pas, ni de l’attaquer de front, car elle est plus forte que vous. Ses manigances pour vous maintenir prisonnièr­e d’elle en sont la preuve évidente. Mais surtout, ne faites pas comme moi, car une fin de vie comme la mienne, je ne souhaite ça à personne.

Une vieille fille par sa faute

Et si vous aviez un peu plus d’empathie et de sympathie pour vous même ? Qui vous retient de déployer le courage nécessaire pour vous appliquer le même remède que vous suggérez à cette fille ? Il n’est jamais trop tard pour s’équiper des outils nécessaire­s à nous mener vers un meilleur équilibre. La force qui vous a manqué jadis, qui vous empêche de la développer maintenant pour gagner en fierté, et ainsi mieux traverser cette ultime étape de votre vie ? Votre mère vous a ravi une partie de votre existence. Est-il besoin de lui laisser vous ravir la totalité de la partie restante ? J’espère que vous vous accorderez cet ultime droit au bonheur.

L’amour est loin d’être l’objectif recherché dans bien des vies de couple

Je ne sais pas pourquoi tant de gens se disent à la recherche du bonheur dans une vie de couple, quand la plupart du temps, ils sont à la recherche d’un « trip de cul », et rien de plus. Je ne crois plus à la vie à deux. Mes deux dernières expérience­s de couple me prouvent que je suis la seule à y croire. Alors c’est fini, ni, ni !

35 ans et déjà lucide

Vous êtes certaineme­nt blessée par de mauvaises expérience­s, mais sûrement pas aussi lucide que vous voulez le laisser paraître. Un exercice d’introspect­ion et une volonté de chercher à améliorer votre capacité de choix d’un partenaire par une meilleure analyse de vos besoins seraient déjà un plus.

Pensée du jour La condition du bonheur, c’est l’amour, oui, seulement l’amour, pas la science ni même la philosophi­e. – Omraam Mikhaël Aïvanhov

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