Catherine Dorion parle à travers sa tuque

Savez-vous ce qui me choque le plus, dans la dernière vidéo de Catherine Dorion – à part le fait qu’elle associe le voile islamique à un accessoire de mode, comme le piercing ?

C’est le fait que pour elle, une femme musulmane est nécessairement voilée. Dans son livre, femme musulmane = voile, et voile = femme musulmane. Les deux vont ensemble. Si tu es contre l’un, tu es contre l’autre.

UNE COMMUNAUTÉ DIVISÉE

Or, cette association est stupide.

C’est comme si je disais : « Tous les Français portent un béret et se promènent avec une baguette de pain sous le bras. »

Le plus drôle est que la députée solidaire, du haut de ses diplômes et de son mépris des gens qu’elle est censée représenter, ne cesse de condamner l’ignorance des gens qui ont des idées « toutes faites » sur les autres cultures.

Or, c’est elle qui est ignorante.

Car si elle connaissait un peu plus la communauté arabo-musulmane, elle saurait que la question du voile divise autant les musulmans que les Québécois.

Contrairement à ce que tentent de nous faire croire les islamistes (qui, c’est le cas de le dire, prêchent pour leur paroisse), le voile ne fait pas l’unanimité chez les musulmans !

Il n’y a pas que les Québécois qui ressentent un malaise lorsqu’ils voient une femme voilée !

Des musulmans et des musulmanes AUSSI rejettent le voile !

Limiter la question du voile à une problématique exclusivement « québécoise », comme le fait Catherine Dorion, est non seulement bête. C’est mensonger. Ma bibliothèque est remplie de pamphlets contre le voile écrits par des femmes arabo-musulmanes.

Pas des Tremblay, des Côté et des Tanguay.

Mais des Djavann, des Ali et des Manji.

Madame la députée trouve-t-elle ces femmes racistes ? Xénophobes ? Ignorantes ? « Refermées sur leur culture » ? Elles sont musulmanes ! Elles connaissent pas mal mieux l’islam et le Coran que la poétesse de Limoilou !

VIVE LA VRAIE DIVERSITÉ !

C’est le temps des résolutions, bientôt ?

Eh bien, les médias devraient prendre la résolution de donner la parole aux musulmanes invisibles, celles que l’on ne voit jamais à la télé ou dans les journaux.

Les musulmanes non voilées. Comme Leila Lesbet, qui a signé une superbe lettre ouverte dans Le De

voir hier, et que j’ai reçue à mon émission à Qub Radio.

Chaque fois qu’on veut savoir « ce que pensent les musulmanes », à la télé, on interviewe une femme voilée !

Pourquoi ? Parce que c’est plus visuel ?

C’est comme si chaque fois que je voulais prendre le pouls de la communauté japonaise, j’invitais une Japonaise qui porte un costume de geisha !

On dirait Justin qui croit que tous les Indiens qui vivent en Inde portent des vêtements folkloriques indiens !

Je sais, c’est facile de dire « c’est la faute aux médias », mais dans ce cas-là, oui, c’est la faute aux médias, qui privilégient toujours les musulmanes voilées aux musulmanes non voilées.

Comme journalistes, nous avons le devoir de donner la parole aux musulmanes qui ne portent pas le voile !

Histoire de montrer que la communauté arabo-musulmane est comme le Québec : multiple et diversifiée.