Mulroney ouverte à financer l’université française par Ottawa
La ministre conservatrice Caroline Mulroney entrouvre pour la première fois la porte à un possible financement fédéral pour l’Université de l’Ontario français. Mais la partie n’est pas gagnée d’avance pour les Franco-Ontariens.
« J’ai entendu que le gouvernement fédéral a une offre de financement. On est prêts à parler au fédéral concernant cette offre et les détails », a affirmé la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, en point de presse à l’Assemblée législative, hier.
Cette déclaration tranche avec les propos tenus depuis un mois par Mme Mulroney, qui avait d’abord annoncé la fermeture de l’université en démarrage et refusé d’en discuter avec la ministre fédérale des Langues officielles, Mélanie Joly. « Il faut que la province soit en mesure de participer et de financer l’Université de l’Ontario français. [Mais] si le fédéral est prêt à financer, bien sûr la ministre [des Collèges et Universités, Merrilee Fullerton] et moi, on est prêtes à écouter », a ajouté Mme Mulroney.
Au cours des dernières semaines, alors que près de 14 000 Franco-Ontariens descendaient dans les rues pour dénoncer les diverses compressions effectuées par le gouvernement Ford en francophonie, plusieurs avaient dénoncé l’intransigeance de la ministre.
C’est d’ailleurs l’un des facteurs qui avaient mené la seule députée franco-ontarienne du caucus conservateur, Amanda Simard, à claquer la porte.
CHANGEMENT DE TON
Au Parlement fédéral, cette soudaine ouverture n’est pas passée inaperçue, à une semaine de Noël.
« Il y a eu des discussions à ce sujet entre les deux gouvernements et les fonctionnaires. C’est sûr qu’on observe que le ton a changé », dit-on en coulisse.
Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin, est lui aussi ravi.
« On voit la déclaration de Mme Mulroney de façon très, très positive », dit-il, en précisant toutefois que son organisation n’a eu aucune discussion avec la ministre récemment.
Tout espoir n’est donc pas perdu pour l’ouverture de cette université à Toronto en 2020.
L’histoire est tout autre pour le Commissariat aux services en français, dont l’élimination a été confirmée le 6 décembre dernier. Les employés se trouveront sous peu sous la direction de l’ombudsman provincial. Leur travail se limitera à traiter les plaintes reçues.
Le gouvernement Ford n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue du Journal, hier.