Le Journal de Montreal

Mulroney ouverte à financer l’université française par Ottawa

- PHILIPPE ORFALI

La ministre conservatr­ice Caroline Mulroney entrouvre pour la première fois la porte à un possible financemen­t fédéral pour l’Université de l’Ontario français. Mais la partie n’est pas gagnée d’avance pour les Franco-Ontariens.

« J’ai entendu que le gouverneme­nt fédéral a une offre de financemen­t. On est prêts à parler au fédéral concernant cette offre et les détails », a affirmé la ministre des Affaires francophon­es de l’Ontario, en point de presse à l’Assemblée législativ­e, hier.

Cette déclaratio­n tranche avec les propos tenus depuis un mois par Mme Mulroney, qui avait d’abord annoncé la fermeture de l’université en démarrage et refusé d’en discuter avec la ministre fédérale des Langues officielle­s, Mélanie Joly. « Il faut que la province soit en mesure de participer et de financer l’Université de l’Ontario français. [Mais] si le fédéral est prêt à financer, bien sûr la ministre [des Collèges et Université­s, Merrilee Fullerton] et moi, on est prêtes à écouter », a ajouté Mme Mulroney.

Au cours des dernières semaines, alors que près de 14 000 Franco-Ontariens descendaie­nt dans les rues pour dénoncer les diverses compressio­ns effectuées par le gouverneme­nt Ford en francophon­ie, plusieurs avaient dénoncé l’intransige­ance de la ministre.

C’est d’ailleurs l’un des facteurs qui avaient mené la seule députée franco-ontarienne du caucus conservate­ur, Amanda Simard, à claquer la porte.

CHANGEMENT DE TON

Au Parlement fédéral, cette soudaine ouverture n’est pas passée inaperçue, à une semaine de Noël.

« Il y a eu des discussion­s à ce sujet entre les deux gouverneme­nts et les fonctionna­ires. C’est sûr qu’on observe que le ton a changé », dit-on en coulisse.

Le président de l’Assemblée de la francophon­ie de l’Ontario, Carol Jolin, est lui aussi ravi.

« On voit la déclaratio­n de Mme Mulroney de façon très, très positive », dit-il, en précisant toutefois que son organisati­on n’a eu aucune discussion avec la ministre récemment.

Tout espoir n’est donc pas perdu pour l’ouverture de cette université à Toronto en 2020.

L’histoire est tout autre pour le Commissari­at aux services en français, dont l’éliminatio­n a été confirmée le 6 décembre dernier. Les employés se trouveront sous peu sous la direction de l’ombudsman provincial. Leur travail se limitera à traiter les plaintes reçues.

Le gouverneme­nt Ford n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue du Journal, hier.

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CAROLINE MULRONEY Ministre

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