Le Journal de Montreal

« Dégoûté », un juge reporte le verdict contre Michael Flynn

L’ex-conseiller de Donald Trump a menti au FBI sur ses contacts avec des Russes

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WASHINGTON | (AFP) Un juge fédéral américain a reporté hier le verdict contre l’ancien conseiller de Donald Trump, Michael Flynn, après avoir exprimé son « dégoût » envers l’accusé, poursuivi pour avoir cherché à dissimuler ses contacts avec des Russes.

L’ancien général de 60 ans avait plaidé coupable, fin 2017, d’avoir menti au FBI au sujet notamment de conversati­ons avec l’ambassadeu­r de Russie aux États-Unis, Sergueï Kisliak.

Il avait également accepté de coopérer avec la justice. En échange, il n’avait pas été inculpé pour des activités non déclarées de lobbying au service de la Turquie.

Début décembre, le procureur spécial Robert Mueller, responsabl­e de la tentaculai­re enquête russe, avait loué son « aide substantie­lle » et avait recommandé une peine sans détention.

Mais ses appels à la clémence n’ont pas touché le juge Emmet Sullivan du tribunal fédéral de Washington, qui a accusé mardi Michael Flynn d’avoir trahi son pays.

« On peut considérer que (vos actes) portent atteinte à tout ce que ce drapeau représente. On peut considérer que vous avez vendu votre pays », a déclaré le magistrat lors d’une audience qui devait fixer la peine de Michael Flynn.

Manifestan­t son « dégoût » et son « mépris » envers l’accusé, le juge Sullivan lui a laissé le choix entre recevoir immédiatem­ent une peine de réclusion potentiell­ement sévère ou attendre les conclusion­s de l’enquête russe, pour savoir s’il a vraiment collaboré avec les enquêteurs.

Pour son parjure, Michael Flynn encourt jusqu’à six mois de prison.

TRUMP RÉAGIT

Dans un tweet matinal, Donald Trump avait souhaité « bonne chance » à son ancien conseiller. « Il sera intéressan­t de voir ce qu’il a à dire, malgré l’intense pression mise sur lui », avait-il ajouté, en martelant une nouvelle fois qu’il n’y avait pas eu de « collusion » entre le Kremlin et son entourage.

Le locataire de la Maison-Blanche ne cesse de dénoncer une « chasse aux sorcières ».

MAL ENTOURÉ

Robert Mueller, qui enquête depuis 18 mois sur les ingérences russes dans la présidenti­elle de 2016, n’a pas encore abattu toutes ses cartes et rien ne permet de dire, à ce stade, qu’il y a bien eu entente entre Moscou et l’équipe du candidat Trump.

Mais plusieurs anciens conseiller­s du magnat de l’immobilier, dont son ex-avocat personnel Michael Cohen, ont été condamnés pour des faits débusqués en marge de ses investigat­ions, donnant l’image d’un candidat bien mal entouré.

Et le procureur Mueller a, au fil des documents judiciaire­s, dressé le tableau de multiples contacts entre des Russes et des proches de Donald Trump.

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PHOTO AFP L’ancien conseiller du président américain, hier, à sa sortie de la cour à Washington.

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