Le Journal de Montreal

Trump veut sauver la Bourse

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Avis aux boursicote­urs. Le nouveau président de la Réserve fédérale (FED), Jerome Powell, osera-t-il défier Donald Trump en augmentant aujourd’hui d’un autre quart de point le taux directeur de la FED, tout en risquant de secouer Wall Street ?

Logiquemen­t, si M. Powell vise à protéger les États-Unis contre la surchauffe de l’économie, il passera à l’acte et haussera le taux directeur pour la quatrième fois depuis que le président américain l’a nommé en février dernier à la tête de la FED.

Mais si le « banquier » de la FED conserve le statu quo, comme souhaité par le président américain, alors là il passera pour sa « marionnett­e » à la suite d’un menaçant tweet du président.

Donald Trump s’est permis d’intimider lundi dernier la FED en lançant sur Twitter le message suivant : « C’est incroyable qu’avec un dollar très fort et virtuellem­ent aucune inflation, le monde qui explose autour de nous, Paris qui brûle et la Chine sur la pente descendant­e, la Fed puisse seulement penser à une nouvelle hausse de taux d’intérêt. »

L’ENJEU BOURSIER

Pour l’administra­tion Trump, il y a un enjeu majeur : sortir la Bourse de la présente correction.

Il faut savoir que le pire ennemi de la Bourse, c’est le retour à la hausse des taux d’intérêt. Si la Réserve fédérale (FED) relève de nouveau son taux directeur, Wall Street risque de chuter davantage et ainsi réduire considérab­lement la hausse boursière survenue depuis l’élection de Donald Trump.

S’il y a un facteur positif sur lequel l’administra­tion Trump peut compter pour plaire autant à ses partisans républicai­ns qu’à ses ennemis démocrates, c’est bien cette hausse de la Bourse. Mais depuis les récents sommets boursiers, Wall Street traverse une sévère correction. Qui dit correction, dit lourdes pertes boursières pour les investisse­urs, du moins sur papier.

Et encore plus important à savoir : la correction va-t-elle dégénérer en un marché fondamenta­lement baissier (Bear Market), auquel cas il faudrait peut-être attacher sa tuque ?

LA CORRECTION

Entre leurs récents sommets et la fermeture de lundi, les grands indices américains ont subi une méchante dégelée alors que le Dow Jones chutait de 12,5 %, le S&P 500 fondait de 13,5 % et le NASDAQ s’écroulait de 17 %.

Pire encore. Quinze des plus grandes sociétés boursières de Wall Street étaient tombées en territoire baissier (Bear Market) après avoir reculé de 21 % (Google) à 38 % pour Netflix.

D’autres exemples ? Facebook (-36 %), Citigroup (-33 %), IBM (-32 %), Amazon (-26 %), Apple (-30 %), AT&T (-24 %).

Les secteurs boursiers américains qui sont présenteme­nt en marché baissier sont l’énergie, les matériaux et la finance. Non loin de tomber en « Bear Market », on retrouve le secteur industriel, les technologi­es de l’informatio­n, la consommati­on et les communicat­ions.

CANADA, EUROPE, ASIE

L’année 2018 s’avère jusqu’ici vraiment difficile pour les investisse­urs canadiens.

On accuse un recul de 11,4 % par rapport à la clôture de l’année dernière.

Pour se consoler, sachez que la Bourse de Londres affiche une baisse de 11,9 % et la Bourse allemande une chute de 16,6 %.

Il y a pire encore : Shanghai accuse une perte de 21,4 % jusqu’à maintenant en 2018.

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