Pas de carte blanche au parc du Mont-Tremblant
Plusieurs motoneigistes ont réagi sur différents sites et médias sociaux concernant la réouverture d’un sentier de motoneige dans le parc national du Mont-Tremblant. Ils se plaignent des conditions imposées. Croyaient-ils vraiment que le ministre allait leur livrer le tout avec carte blanche ?
La loi est très claire, il est interdit de circuler dans un parc de conservation en motoneige. Toutefois, à la discrétion du ministre responsable de l’application de la loi sur les Parcs, en l’occurrence monsieur Pierre Dufour, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, il peut y avoir une exception. Il a permis la réouverture du sentier à la demande du milieu qui se plaignait des pertes économiques importantes, surtout dans le secteur de Saint-Donat, depuis la disparition du sentier en 2013. Depuis les débuts de son accession au pouvoir, le gouvernement Legault a toujours laissé entendre qu’il voulait privilégier l’économie des régions. Dans un endroit comme Saint-Donat, la motoneige devient le seul moyen de survie de plusieurs commerçants. C’est pour cela que le ministre a accordé cette permission très spéciale.
DES CONDITIONS
Plusieurs motoneigistes ne sont pas contents parce qu’ils doivent respecter certaines règles pour circuler dans le nouveau sentier du Caribou, qui traversera le parc sur une distance de 28 kilomètres.
Il était tout à fait normal d’exiger des règles de conduite, comme c’est le cas dans d’autres sites protégés en Amérique du Nord, comme le célèbre parc de Yellowstone.
Ainsi, la circulation ne sera permise qu’entre 7 h et 21 h, avec une limite de vitesse de 50 kilomètres-heure. Il sera interdit de sortir du sentier ou de circuler sur les plans d’eau. À ce niveau, il faut espérer que les motoneigistes qui vont emprunter ce sentier seront bien conscients que leurs comportements seront scrutés à la loupe.
Les anti-motoneigistes, qui sont en grande partie contre ce sentier temporaire, se feront un plaisir de dénigrer la motoneige si jamais des délinquants se permettaient de circuler partout. Aucun arrêt ne sera permis. Les motoneiges à moteur deux-temps ne seront pas permises dans le parc.
À ce chapitre, plusieurs se sentiront lésés surtout que certains modèles deuxtemps sont très bien notés au chapitre de l’environnement, parfois mieux que certains quatre-temps. Si vous vous rendez sur le site de Yellowstone, vous allez y découvrir qu’avec toutes les conditions qui sont en place, il n’y a pas beaucoup de modèles de motoneige qui peuvent circuler. Enfin, un droit de passage est demandé, soit un peu plus de 8 $.
TEMPORAIRE ET SURVEILLÉ
Ce sentier est une mesure temporaire en attendant que le sentier de contournement soit terminé. Le ministre a aussi ordonné la création d’un comité qui doit surveiller le déroulement du projet. Il serait donc faux de croire que tous les parcs nationaux seront ouverts. « Cela ne deviendra pas la norme dans l’ensemble des parcs nationaux », comme l’a expliqué très clairement le premier ministre François Legault.
Avis aux motoneigistes qui emprunteront le sentier, les gardes-parc de la Sépaq et les agents de protection de la faune vont être très actifs pour surveiller le déroulement des choses durant toute la saison.
Il ne faut pas s’attendre à ce que la Fédération des clubs de motoneigistes prenne quelque position que se soit dans ce dossier, qui est complètement hors de son contrôle. Elle va simplement soutenir les clubs engagés dans le projet.