« Touche-moi pas, je te cogne ! » a dit l’avocat
Il est accusé de menace et d’intimidation contre des policiers
QUÉBEC | « Touche-moi pas, je te cogne ! » C’est l’affirmation qui a fait déborder le vase et qui a mené à l’arrestation de l’avocat Jean-Roch Parent lors d’une interception de routine pour non-respect d’une voie réservée, a raconté l’un des policiers impliqués.
L’homme de 41 ans subit son procès devant jury au palais de justice de Québec depuis lundi pour entrave, menace et intimidation contre des agents de la paix.
Le matin du 4 mai 2017, deux agents de la Sûreté du Québec effectuaient une opération pour faire respecter la voie réservée sur l’autoroute Dufferin-Montmorency en direction sud, à l’intersection de la côte de la Potasse, lorsqu’ils ont procédé à l’interception de Parent, au volant d’une Pontiac Transam rouge, qui était en infraction.
« MANGE DE LA MARDE »
Le policier motard Damien Bélanger demande alors à l’individu, qu’il ne connaît pas, de monter sa voiture sur le large trottoir à la droite.
« Immédiatement, il est en crise. Je vois l’écume sur le bord de la bouche. Il criait », a rapporté le policier, hier.
Parent refuse obstinément de déplacer son bolide, dit-il, tout comme il refuse de s’identifier ou de présenter son permis de conduire.
« Mange de la marde, tu l’auras pas », lui aurait dit plusieurs fois Parent. Ce dernier, « enragé », a à son tour demandé au policier de s’identifier, a raconté le témoin.
Craignant que l’individu veuille s’enfuir, le policier lui demande de sortir de son véhicule, puis de se rendre à pied sur le trottoir, par mesure de sécurité. L’agent pose alors une main sur Parent pour l’inciter à se déplacer.
« Il se débat aussitôt », se souvient-il. Un témoin qui passait par là a filmé cette partie de l’intervention. La vidéo a été montrée au jury. On constate Parent dire : « Touche-moi pas. Touche-moi pas, je te cogne ! » On voit les deux policiers procéder aussitôt à l’arrestation de l’homme pour menace et entrave, en le couchant face contre terre au sol.
« JE SUIS AVOCAT »
« Il répétait constamment “je suis avocat”. Il disait qu’il était avocat de la police et qu’il allait nous poursuivre, qu’on était dans la marde », a raconté l’agent.
« C’est une journée éprouvante dont je vais me souvenir toute ma vie. […] Ça ne m’était jamais arrivé qu’un individu me rentre comme ça dans la tête », a-t-il exprimé.
Lors du contre-interrogatoire, l’avocat de Parent a fait admettre au policier que certains passages de son rapport de l’événement faisant état du comportement « agité » de l’accusé ne reflétaient pas ce qui ressort d’une deuxième vidéo présentée aux huit femmes et quatre hommes du jury.