Le Journal de Montreal

Deux autres décès sur la route 158

Des élus locaux demandent au premier ministre d’agir au plus vite pour éviter d’autres collisions mortelles

- VINCENT LARIN – Avec Maxime Deland, Agence QMI

Deux maires de Lanaudière demandent au premier ministre François Legault de tenir une promesse qu’il aurait faite à propos de la sécurisati­on de la « route de la mort », où deux personnes ont encore perdu la vie hier.

« M. Legault, pensez à votre région. Vous connaissez les dangerosit­és de cette route. De grâce, pensez à tous les utilisateu­rs qui la prennent chaque jour », lance le maire de Saint-Paul, André Bellemare.

Lui-même impliqué dans un accident de la route qui l’a laissé paralysé à 50 %, l’élu de cette municipali­té revit un drame à chaque accident mortel qui survient sur la route 158, c’est-à-dire plusieurs fois par année (voir les exemples ci-dessus).

Hier, deux personnes ont perdu la vie près du chemin Saint-Jean, à Saint-Paul. Leur voiture a pris feu à la suite d’une collision frontale avec un poids lourd.

Selon les premières informatio­ns de la Sûreté du Québec, le conducteur de la voiture aurait tenté une manoeuvre de dépassemen­t avant d’accéder à un viaduc. À cet endroit, la route 158 passe de deux voies à une seule.

INTENSE BRASIER

« Il aurait tenté de s’insérer devant un pick-up et ils se seraient touchés. Le véhicule a traversé le terre-plein pour percuter un camion qui s’en venait de l’autre sens », décrit la porte-parole de la SQ Éloïse Cossette.

« Ils ont probableme­nt percuté le camion au niveau des réservoirs d’essence à l’avant », ajoute-t-elle alors que plusieurs témoins ont carrément parlé d’explosion.

L’identifica­tion des deux corps devra d’ailleurs attendre l’autopsie étant donné l’intense brasier qui s’en est suivi.

C’est le deuxième accident mortel impliquant un poids lourd à survenir exactement au même endroit en l’espace d’un peu plus de quatre mois.

M. Bellemare et Céline Geoffroy, mairesse de Notre-Damede-Lourdes, demandent au premier ministre Legault de tenir la promesse qu’il leur aurait faite aux dernières élections.

UNE PROMESSE DE LEGAULT ?

« Il nous a dit que s’il était élu, dans son premier mandat, il s’occupait de la 158 », affirme M. Bellemare au sujet d’une rencontre avec le chef de la CAQ et député de L’Assomption en marge d’un dîner de la Chambre de commerce du grand Joliette.

De l’avis de M. Bellemare, la solution est assez simple. Il suffirait de doubler la route aux lumières rouges pour permettre aux automobili­stes de dépasser les camions qui sont légion dans ce secteur. Mais le ministère des Transports tarde à agir.

« Il n’y a pas assez de morts qu’ils disent, mais il y en a tous les mois. Qu’est-ce qu’ils attendent ? » ajoute le maire, visiblemen­t furieux.

DES DÉLAIS

L’idée d’élargir les voies aurait été présentée aux élus locaux sous le dernier gouverneme­nt libéral, mais rien n’a bougé, selon le maire de Saint-Paul.

« Mes premières pensées vont aux victimes. Dans les prochaines semaines, je vais regarder les différents scénarios possibles pour sécuriser la route 158 avec le ministre des Transports », a répondu le ministre responsabl­e de la région de Lanaudière, Pierre Fitzgibbon, par le biais de son attaché de presse.

Le triste surnom de « route de la mort » de la route 158 provient du fait qu’il s’agit du segment routier le plus meurtrier au kilomètre au Québec avec près de 3,4 décès par an pour 100 km, selon des chiffres du ministère des Transports datant de 2016.

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ALAIN BELLEMARE Maire de Saint-Paul

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