RATIOS MINIMUMS OBLIGATOIRES RÉCLAMÉS
Augmenter sérieusement le nombre d’employés règle la majorité des ennuis en CHSLD, a constaté un syndicat d’infirmières grâce à un projet pilote prometteur.
« Les ratios, ça règle 90 % de tous les problèmes, jure Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ). On veut une loi sur les ratios du ministère. On ne peut plus reculer, ça prend un plan pour déployer ça partout au Québec. »
Grâce au projet pilote de ratios, mis sur pied en 2018 par la FIQ avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, cinq CHSLD ont vu leur nombre d’infirmières et infirmières auxiliaires augmenter de 30 à 35 %.
À certains endroits, cela signifiait jusqu’à quatre infirmières de plus. La nuit, une infirmière et une auxiliaire étaient en charge d’au plus 44 patients.
RÉSULTATS PROMETTEURS
Les résultats ne sont que préliminaires, mais la FIQ a notamment constaté 60 % moins d’accidents, une baisse des éclosions d’infections et une réduction de l’absentéisme. D’ailleurs, des employées âgées confiaient même vouloir repousser leur retraite dans ces conditions.
« Ça fait toute la différence », dit Mme Bédard.
« Mais les ratios, ce n’est pas juste un chiffre. On s’assure que le champ de compétence de chacun est respecté. […] C’est une démarche très rigoureuse. »
D’ailleurs, la FIQ considère que les ratios de M. Voyer, auxquels se réfèrent plusieurs CHSLD, ne vont pas assez loin pour les besoins actuels de la clientèle.
Au ministère, on répond qu’une analyse des projets pilotes sera faite plus tard cet automne.
PAS PLUS CHER
Et bien que cet ajout majeur coûterait des millions de dollars en investissements, Mme Bédard assure que le projet finit par s’autofinancer.
« Combien ça coûte une hospitalisation ? Une plaie de lit ? Une chute ? », demande-t-elle.
« On va changer le cours des choses au Québec. J’ai raison d’être en colère pour cette bataille-là », dit Mme Bédard.
UNE LOI ?
Du côté de la Fédération de la santé et des services sociaux, on réclame aussi des changements profonds dans la vision des CHSLD.
« Si ça prend une loi, c’est parce qu’on se fout de la condition du monde sur le terrain, déplore le président Jeff Begley. Je ne suis pas contre une loi, mais ça prendra beaucoup plus que ça. »