Le mythe du premier choix
Que Marc Bergevin visite des amphithéâtres de la ligue en mission bien particulière, celle d’épier les effectifs des équipes ciblées, démontre clairement que le patron du Canadien, qui a fait un carton cette saison, étudie toutes les options s’offrant à l
Déjà, le DG a envoyé le message suivant au marché : « Si vous voulez parler affaires, j’en serai ravi. Cependant, si vous souhaitez discuter de la possibilité d’acquérir les espoirs de l’organisation, ne perdez pas votre temps. »
C’est le message qu’il a passé à ses homologues de la ligue.
Mais dans un business comme le sport professionnel, on peut établir une stratégie bien réfléchie et soudainement, l’imprévu fait en sorte que l’on doit retourner à la planche à dessin et imaginer d’autres scénarios.
Bergevin n’a sans doute pas modifié sa ligne de pensée. Il veut garder ses jeunes espoirs. C’est l’avenir de l’entreprise. Sauf que dans le contexte actuel, il se pourrait qu’il se ravise sur certains points.
ÉCHANGER SON PREMIER CHOIX
Il aimerait évidemment faire le ménage chez certains vétérans qui ont failli à la tâche et qui ne figurent plus dans les plans de l’organisation. Sauf qu’il aura un mal fou à se départir de certains patineurs transportant dans leur poche arrière un contrat susceptible de décourager le plus téméraire directeur général de la ligue.
Sauf qu’il y a toujours la perspective d’échanger un choix de premier tour.
Le passage des Ducks d’Anaheim au Centre Bell mardi et la présence de Bergevin lors des deux matchs disputésparcetteéquipeàWinnipegetà Toronto ont soulevé bien des spéculations. Tout d’abord, n’oublions pas que les deux prochains rivaux du Tricolore sont les Jets et les Maple Leafs.
Mais voilà que le Canadien, par ses performances — 30 victoires au tableau —, se bat dans le but d’obtenir un laissez-passer lui accordant une participation au tournoi printanier.
Chez les décideurs du Centre Bell, on le souhaitait… mais on ne se faisait pas d’illusions.
Pourtant, c’est la réalité.
UN PARTENAIRE POUR WEBER
Donc, la présence des Ducks au Centre Bell, mardi, avec deux défenseurs gauchers, Cam Fowler et Hampus Lindholm, a remis en lumière l’importance de trouver un compagnon de jeu à Shea Weber, considérant que le capitaine du Canadien joue contre les meilleurs effectifs de l’équipe adverse.
Victor Mete, on l’a dit et on va le répéter, est un jeune homme qui ne chôme jamais. Toutefois, peut-il remplir le rôle d’associé de Weber ?
On en doute.
Les Ducks libéreraient-ils, par exemple, un défenseur comme Lindholm, 25 ans, pour un choix de premier tour et un ou deux joueurs présentement avec le Canadien ? Ou à cet égard, toute formation de la ligue désirant entreprendre un programme de rajeunissement ?
Pourquoi ne pas céder un choix de premier tour ? Après tout, le Canadien ne sélectionnera pas dans le top 5. Cela ne vaut-il pas le coup surtout pour obtenir un jeune défenseur avec quelques années d’expérience, et démontrant de belles qualités ?
UN RISQUE
Y a-t-il un risque ? Sûrement. Mais le repêchage n’est pas une science exacte. Alors qu’un joueur ayant fait sa marque au cours des dernières années offre au moins une garantie : il a déjà passé l’audition de la Ligue nationale.
Il faut toujours faire la différence entre un choix de premier tour et les espoirs de l’organisation. Le choix de premier tour, c’est l’inconnu. Les espoirs sont surveillés de très près, on voit leur progression, on est en mesure de faire une évaluation régulière.
Quand Bergevin souligne qu’il ne touchera pas aux espoirs de l’organisation pour acquérir un joueur de location, il a parfaitement raison. Mais il se garde une porte de sortie.
Un choix de premier tour, ça attire les curieux. Ça intéresse toujours les formations qui ont décidé de faire des changements importants et de relancer des concessions présentement dans un cul-de-sac.
Un choix de premier tour, un ou deux joueurs qu’on peut remplacer rapidement, c’est toujours attrayant pour aller au marché des transactions, surtout dans lorsqu’un défenseur est recherché.