Le Journal de Montreal

Le roi des anecdotes

- BENOÎT RIOUX

Le coloré journalist­e sportif Guy Émond est décédé vers 5 h, hier matin. Il avait 77 ans.

La triste nouvelle a été annoncée à l’Agence QMI par l’un de ses fils, Jean-Marc.

Aux prises avec le diabète depuis plusieurs années, celui qu’on surnommait « Ti-Guy » aura connu une vie ponctuée d’innombrabl­es anecdotes. Des anecdotes qu’il avait d’ailleurs un malin plaisir à raconter…

« Mon père a été une légende, il aura vécu une vie de fou, une vie d’extrêmes », a indiqué son fils. On peut dire qu’il aura vécu comme il le voulait. Et à travers tout ça, il a toujours su se faire aimer. »

Guy Émond avait à peine 20 ans qu’il assurait déjà la couverture du Canadien de Montréal et du Canadien junior, mais il suivait aussi passionném­ent la boxe, la lutte et les courses de chevaux. Il a également eu l’occasion de couvrir éventuelle­ment le baseball, lors de l’arrivée des Expos.

« Le Club de hockey Canadien offre ses plus sincères sympathies à la famille du regretté Guy Émond, journalist­e coloré qui a couvert la scène sportive montréalai­se pendant plusieurs décennies », a réagi le Canadien.

Au cours de sa carrière, « Ti-Guy » a notamment travaillé au Dimanche-Matin ,au Montréal-Matin et au Journal de Montréal.

« Ultimement, il sera mort un peu comme son père spirituel Jacques Beauchamp », a noté Jean-Marc Émond, en rappelant l’impact que l’ancien chef de la section sportive du Journal de Montréal a eu sur sa carrière.

PROMESSE À SON PÈRE

Guy Émond a passé les dernières années de sa vie au Centre d’hébergemen­t Saint-Eusèbe, à Joliette, en raison de certaines détériorat­ions cognitives. Au cours des dernières semaines, la gangrène, causée par son diabète, laissait par ailleurs deviner que ses jours étaient comptés.

S’il a pratiqué le métier de journalist­e sportif, c’est qu’Émond avait fait cette promesse à son père Phil, mort à la suite d’un accident de voiture, alors que « Ti-Guy » avait 10 ans.

Il en aura maintenant beaucoup à raconter là-haut en évoquant, parmi tant d’autres, les noms de Serge Savard, Réjean Houle, Guy Lapointe, Roberto Duran, Eddie Melo sans oublier les lutteurs Maurice « Mad Dog » Vachon et Paul Leduc.

« Il y a aussi cette fois où il avait accidentel­lement assommé Tommy LaSorda avec la porte d’un taxi », a laissé savoir son fils Jean-Marc, riant aux éclats en offrant quelques bribes d’une histoire abracadabr­ante avec l’ancien joueur de baseball qui est plus tard devenu gérant des Dodgers de Los Angeles.

CHANTEUR ET LANCEUR

Chanteur country à ses heures, Émond a aussi été un très bon lanceur de fastpitch. Dans le cadre de diverses tournées aux quatre coins du Québec, « Ti-Guy » a notamment joué pour l’équipe du Canadien et celle du Journal de Montréal. Il a affronté à de nombreuses reprises la formation des 4 Chevaliers O’Keefe, de son bon ami Claude Potvin.

« Aujourd’hui, il a chanté sa dernière toune et il a fait ses derniers pitchs », a conclu son fils.

Parmi les honneurs reçus, Émond a été intronisé, en 2016, au Temple de la renommée de Softball Québec comme membre des médias. En marge de sa carrière profession­nelle, il aura aussi marqué les esprits par certaines présences à la radio et à la télévision, notamment à la défunte émission 110 %.

Guy Émond laisse dans le deuil ses deux fils, Jean-Marc et Danny, trois petits-enfants, deux arrière-petits-enfants, mais également de nombreux amateurs de sports au Québec.

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De Ménick à Réjean Houle, Guy Émond connaissai­t tout le gratin sportif montréalai­s. PHOTO D’ARCHIVES

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