Le Journal de Montreal

Une école secondaire sans texto ni cellulaire

Dans un établissem­ent des Laurentide­s, le téléphone est interdit en tout temps

- DAPHNÉE DION-VIENS

SAINT-JÉRÔME | L’école secondaire Saint-Stanislas a adopté la ligne dure envers le cellulaire à l’école, qui est interdit en tout temps sous peine d’être confisqué.

« On y tient vraiment, lance la directrice adjointe, Annie Marcotte. On trouve important que les élèves aient des échanges entre eux, qu’ils se parlent. Ils passent déjà leur temps là-dessus à la maison. »

Dans cette école d’environ 700 élèves située dans les Laurentide­s, le cellulaire est interdit en tout temps, y compris pendant les pauses et l’heure du dîner. « Si un élève l’apporte en classe et qu’il tombe de sa poche, son cellulaire est confisqué », explique le directeur, Jean-Pierre Tremblay.

Dans les corridors, des caméras vidéo ont été installées pour s’assurer que la règle est bien respectée.

Même si la grande majorité des élèves laissent leur téléphone dans leur casier, la direction en saisit en moyenne cinq à six par semaine. Les parents ont alors le choix : leur enfant aura une retenue si le parent préfère venir chercher l’appareil à l’école, sinon le cellulaire sera confisqué pendant une semaine complète.

Ce compromis a été établi pour répondre aux préoccupat­ions de parents qui veulent être capables de joindre leurs enfants en tout temps. « Les parents sont vraiment revendicat­eurs par rapport à ça », affirme Mme Marcotte.

DES ÉLÈVES D’ACCORD

La directrice adjointe, elle, ne voit que de bons côtés à cette interdicti­on. « Je suis persuadée que je gère moins de problèmes de cyberintim­idation », lance-t-elle.

Des élèves y voient aussi des avantages. « Je suis d’accord, ça permet de créer des relations, de se parler de vive voix », affirme Audélie Seers, une élève de cinquième secondaire.

Jean-Christophe Bourque, un autre finissant, est convaincu que ce règlement change totalement l’ambiance de l’école. « Sinon, on serait toujours dans notre coin en train de texter ou de regarder Facebook », lance-t-il.

Mais la règle ne fait pas l’unanimité.

Samuel Gervais, lui, aimerait bien pouvoir utiliser son cellulaire pendant l’heure du dîner, pour écouter de la musique.

DE LA TECHNO EN CLASSE

Pendant les cours, les élèves ont accès à la technologi­e, mais via l’utilisatio­n de tablettes qui se promènent d’une classe à l’autre. « Nos élèves ne sont pas coupés des outils technologi­ques, mais ils n’ont pas accès à Snapchat ou Instagram sur la tablette de l’école. Je ne crois pas à ça, utiliser son téléphone cellulaire personnel en classe », affirme Mme Marcotte.

« Ils sont là-dedans tout le temps, ils n’ont pas besoin de l’école pour se faire dire comment ça marche, ils ont besoin de l’école pour se faire mettre des limites », ajoute-t-elle.

À la maison, plusieurs élèves n’ont aucune limite de temps d’écran, déplore Mme Marcotte, qui estime qu’une centaine de ses élèves ont des problèmes de cyberdépen­dance, plusieurs étant accros aux jeux vidéo dès la première secondaire.

« Il y a un gros travail d’éducation à faire auprès des parents, dit-elle. C’est vraiment une problémati­que. »

 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Audélie Seers et Jean-Christophe Bourque, des élèves de 5e secondaire de l’école Saint-Stanislas, à Saint-Jérôme, sont d’accord avec l’interdicti­on du cellulaire dans leur établissem­ent.
PHOTO CHANTAL POIRIER Audélie Seers et Jean-Christophe Bourque, des élèves de 5e secondaire de l’école Saint-Stanislas, à Saint-Jérôme, sont d’accord avec l’interdicti­on du cellulaire dans leur établissem­ent.

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