Une école secondaire sans texto ni cellulaire
Dans un établissement des Laurentides, le téléphone est interdit en tout temps
SAINT-JÉRÔME | L’école secondaire Saint-Stanislas a adopté la ligne dure envers le cellulaire à l’école, qui est interdit en tout temps sous peine d’être confisqué.
« On y tient vraiment, lance la directrice adjointe, Annie Marcotte. On trouve important que les élèves aient des échanges entre eux, qu’ils se parlent. Ils passent déjà leur temps là-dessus à la maison. »
Dans cette école d’environ 700 élèves située dans les Laurentides, le cellulaire est interdit en tout temps, y compris pendant les pauses et l’heure du dîner. « Si un élève l’apporte en classe et qu’il tombe de sa poche, son cellulaire est confisqué », explique le directeur, Jean-Pierre Tremblay.
Dans les corridors, des caméras vidéo ont été installées pour s’assurer que la règle est bien respectée.
Même si la grande majorité des élèves laissent leur téléphone dans leur casier, la direction en saisit en moyenne cinq à six par semaine. Les parents ont alors le choix : leur enfant aura une retenue si le parent préfère venir chercher l’appareil à l’école, sinon le cellulaire sera confisqué pendant une semaine complète.
Ce compromis a été établi pour répondre aux préoccupations de parents qui veulent être capables de joindre leurs enfants en tout temps. « Les parents sont vraiment revendicateurs par rapport à ça », affirme Mme Marcotte.
DES ÉLÈVES D’ACCORD
La directrice adjointe, elle, ne voit que de bons côtés à cette interdiction. « Je suis persuadée que je gère moins de problèmes de cyberintimidation », lance-t-elle.
Des élèves y voient aussi des avantages. « Je suis d’accord, ça permet de créer des relations, de se parler de vive voix », affirme Audélie Seers, une élève de cinquième secondaire.
Jean-Christophe Bourque, un autre finissant, est convaincu que ce règlement change totalement l’ambiance de l’école. « Sinon, on serait toujours dans notre coin en train de texter ou de regarder Facebook », lance-t-il.
Mais la règle ne fait pas l’unanimité.
Samuel Gervais, lui, aimerait bien pouvoir utiliser son cellulaire pendant l’heure du dîner, pour écouter de la musique.
DE LA TECHNO EN CLASSE
Pendant les cours, les élèves ont accès à la technologie, mais via l’utilisation de tablettes qui se promènent d’une classe à l’autre. « Nos élèves ne sont pas coupés des outils technologiques, mais ils n’ont pas accès à Snapchat ou Instagram sur la tablette de l’école. Je ne crois pas à ça, utiliser son téléphone cellulaire personnel en classe », affirme Mme Marcotte.
« Ils sont là-dedans tout le temps, ils n’ont pas besoin de l’école pour se faire dire comment ça marche, ils ont besoin de l’école pour se faire mettre des limites », ajoute-t-elle.
À la maison, plusieurs élèves n’ont aucune limite de temps d’écran, déplore Mme Marcotte, qui estime qu’une centaine de ses élèves ont des problèmes de cyberdépendance, plusieurs étant accros aux jeux vidéo dès la première secondaire.
« Il y a un gros travail d’éducation à faire auprès des parents, dit-elle. C’est vraiment une problématique. »