Le Journal de Montreal

Des centaines d’athlètes victimes de leur entraîneur

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AFP | Plus de 200 entraîneur­s de sport amateur au Canada ont été condamnés pour des délits sexuels contre des mineurs au cours des 20 dernières années, selon une enquête de la CBC.

Selon ce vaste coup de sonde portant sur la période 1998-2018, 340 entraîneur­s de jeunes ont fait l’objet d’accusation­s de délits sexuels, qui ont donné lieu à 222 condamnati­ons pour des abus contre plus de 600 jeunes de moins de 18 ans.

La chaîne ajoute que 34 cas supplément­aires font l’objet de procédures encore en cours.

Pour constituer sa base de données, CBC/Radio-Canada indique avoir épluché des milliers de dossiers judiciaire­s et avoir visité de nombreux tribunaux dans l’ensemble du pays, ce qui a permis à la chaîne de brosser un « portrait dérangeant de l’ampleur des délits sexuels commis par des entraîneur­s ou des personnes en position de pouvoir dans le sport amateur canadien depuis 20 ans ».

LA POINTE DE L’ICEBERG ?

Pour Sandra Kirby, ancienne athlète olympique, professeur­e de sociologie à l’Université de Winnipeg et experte en matière d’abus sexuels dans le sport, les chiffres compilés par CBC pourraient n’être que la « partie émergée de l’iceberg », car tous les cas d’abus ne font pas l’objet de dénonciati­ons.

Elle estime que les organisati­ons sportives du pays ne peuvent ignorer ces résultats et qu’une « réforme massive » est nécessaire pour que tous les enfants s’adonnant à une activité sportive puissent le faire en toute sécurité.

Interrogée par CBC, Lorraine Lafrenière, dirigeante de l’associatio­n des entraîneur­s du Canada, a de son côté jugé « déchirants » ces résultats, notant qu’ils montrent que les « parents ont un sentiment de sécurité trompeur lorsqu’ils laissent leurs enfants dans un club sportif ».

Selon CBC, les délits portent sur des abus sexuels, l’exploitati­on sexuelle et la fabricatio­n ou la possession de pornograph­ie juvénile. Les condamnati­ons concernent très majoritair­ement des hommes, 213 sur 222, mais les victimes sont autant des jeunes garçons que des jeunes filles.

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