Le Journal de Montreal

Sanchez accusé de trahir l’Espagne

La droite et l’extrême droite dénoncent le dialogue avec les indépendan­tistes catalans

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MADRID | (AFP) Aux cris de « Sanchez démission », la droite et l’extrême droite ont mobilisé hier à Madrid plusieurs dizaines de milliers de personnes dans une démonstrat­ion de force contre le chef du gouverneme­nt socialiste espagnol, accusé d’avoir « trahi » l’Espagne en dialoguant avec les indépendan­tistes catalans.

Selon la police, environ 45 000 personnes ont participé à ce rassemblem­ent. Le Parti populaire (PP, droite) a évoqué le chiffre de « plus de 200 000 ».

Brandissan­t des drapeaux espagnols et des pancartes clamant « Stop Sanchez »,lesmanifes­tants se sont rassemblés sur la place Colon avec pour mot d’ordre « Pour une Espagne unie, des élections maintenant ».

Convoquée par le PP et les libéraux de Ciudadanos, auxquels s’est joint le parti d’extrême droite Vox, cette mobilisati­on intervient deux jours avant l’ouverture demain à Madrid du procès historique de douze anciens dirigeants indépendan­tistespour­leurrôleda­nslatentat­ive de sécession de la Catalogne d’octobre 2017.

Le PP, Ciudadanos et Vox reprochent à Pedro Sanchez – arrivé au pouvoir en juin notamment grâce aux voix des indépendan­tistes catalans et dont il a absolument besoin pour faire passer son budget –, de « trahir » l’Espagne et d’aller à l’encontre de l’unité du pays en tentant de dialoguer avec les séparatist­es.

« NON AU SÉPARATISM­E »

Ces trois formations, qui se sont récemment alliés en Andalousie pour chasser du pouvoir le parti socialiste, seraient en mesure, selon plusieurs sondages, de former une majorité au niveau national si des élections avaient lieu.

L’ancien premier ministre socialiste français Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone soutenu par Ciudadanos, a également participé à ce rassemblem­ent au côté du prix Nobel péruvien Mario Vargas Llosa.

« Le gouverneme­nt espagnol travaille pour l’unité de l’Espagne », a rétorqué hier Pedro Sanchez. « Ce que je fais en tant que chef du gouverneme­nt, en respectant toujours la Constituti­on, est de corriger une crise d’État que le PP a contribué à aggraver quand il était au pouvoir pendant sept ans », de 2011 à 2018, a poursuivi M. Sanchez.

Le PP, Ciudadanos et Vox avaient appelé leurs sympathisa­nts à descendre dans la rue après le tollé général suscité cette semaine par le feu vert du gouverneme­nt à la présence d’un « rapporteur » indépendan­t pour faciliter un futur dialogue entre les partis politiques catalans. Malgré cette concession, le dialogue a été rompu vendredi entre gouverneme­nt et indépendan­tistes. Les indépendan­tistes ont refusé jusqu’ici d’approuver le budget de M. Sanchez.

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PHOTO AFP Des dizaines de milliers de manifestan­ts se sont rassemblés sur la place Colon de Madrid pour réclamer la démission du chef du gouverneme­nt.
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PEDRO SANCHEZ Chef du gouverneme­nt

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