Une autre démocrate se lance dans la course présidentielle
La sénatrice du Minnesota rejoint un terrain occupé par une dizaine de candidats
MINNEAPOLIS | (AFP) Nouvelle journée, nouvelle annonce : après Elizabeth Warren la veille, une autre sénatrice américaine, Amy Klobuchar, a rejoint hier la cohorte de candidats démocrates qui se presse déjà sur la ligne de départ pour tenter de battre le président républicain Donald Trump en novembre 2020.
Sous la neige, par près de -10 °C à Minneapolis, la sénatrice du Minnesota a lancé sa candidature sur un message optimiste de rassemblement, au-delà des lignes partisanes.
De la lutte contre le changement climatique à la réforme de l’immigration, en passant par les tragédies « honteuses » causées par un système d’assurance-santé inégalitaire, Amy Klobuchar n’a pas hésité pour autant à lancer un fort plaidoyer sur des sujets profondément polarisants aux États-Unis.
« Au premier jour » d’une présidence Klobuchar, « notre pays rejoindra l’accord international sur le climat », a-t-elle lancé sous les applaudissements, alors que Donald Trump a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris.
« Le sentiment d’union se fracture à travers notre nation, miné par la nature mesquine et vicieuse de nos politiques » a affirmé la sénatrice de 58 ans, perçue comme plus centriste que les autres candidats déjà en lice. « Ça suffit. »
Soutenant le droit à l’avortement, elle n’hésite pas à critiquer vigoureusement Donald Trump.
ATOUT DE POIDS
Amy Klobuchar a été largement réélue pour un troisième mandat, en novembre 2018, dans le Minnesota. Elle y reste très populaire, y compris dans les bastions miniers qui ont basculé en faveur de Donald Trump en 2016. Un atout de poids face à ses actuels concurrents démocrates.
Avec une pensée pour l’enfant chéri de Minneapolis, le musicien Prince, elle a retracé son parcours d’ancienne procureure et petite-fille d’un mineur. Elle fut la première femme élue au Sénat américain par les électeurs du Minnesota.
Malgré ses airs affables, des médias américains ont fait état ces derniers jours de sa dure réputation auprès de ses assistants, citant pour étayer ces rumeurs la grande rotation au sein de son personnel.
DIVERSITÉ INÉDITE
À un an des premières primaires pour la présidentielle de 2020, Amy Klobuchar rejoint un terrain déjà occupé par une dizaine de candidats.
Ils affichent une diversité inédite, avec un nombre record de femmes — trois sénatrices et une élue de la Chambre des représentants —, deux candidats noirs, un Hispanique, ainsi qu’un jeune maire vivant ouvertement son homosexualité avec son époux.
Dans l’ensemble, ils font pencher jusqu’ici l’aiguille du parti démocrate plus à gauche que par le passé, notamment sur le système de santé.
De grands noms démocrates pressentis font eux encore durer le suspense, comme l’ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, ou l’ex-maire de New York et milliardaire Michael Bloomberg.
« LE SENTIMENT D’UNION SE FRACTURE À TRAVERS NOTRE NATION, MINÉ PAR LA NATURE MESQUINE ET VICIEUSE DE NOS POLITIQUES. ÇA SUFFIT. » – Amy Klobuchar