La deuxième chance d’Ann-Sophie Bettez
La Québécoise portera les couleurs du Canada lors de la Série de la rivalité
Ignorée pendant des années par l’équipe nationale féminine de hockey, la Québécoise Ann-Sophie Bettez se voit enfin, à 31 ans, offrir une seconde chance. Demain, la joueuse étoile de la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) portera les couleurs de l’unifolié dans la Série de la rivalité contre les États-Unis.
Écartée du programme national au début de la vingtaine, Bettez est tombée des nues lorsqu’elle a été approchée, à la fin janvier, par l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne, Perry Pearn, et la directrice générale, Gina Kingsbury.
« Je ne m’y attendais vraiment pas, a lancé l’attaquante des Canadiennes de Montréal. C’est un rêve que j’ai depuis que je suis jeune, mais j’ai appris à le mettre de côté, car je pensais que ça n’arriverait jamais. J’ai continué de jouer au hockey par pur plaisir, tout en donnant le meilleur de moi-même. La vie est quand même bien faite. »
Après avoir fait partie de l’équipe canadienne des moins de 22 ans aux Championnats mondiaux juniors de 2009 et à la Coupe MLP en 2009 et en 2010, l’athlète de Sept-Îles est disparue du radar de la formation nationale.
Animée par une passion insatiable pour le hockey, elle a choisi de poursuivre son chemin dans les rangs universitaires, avec les Martlets de l’Université McGill, puis dans la LCHF, avec les Canadiennes de Montréal.
Sa progression a été rapide et pour le moins remarquable. Elle lui a d’ailleurs valu plusieurs honneurs individuels, dont le trophée Brodrick (2012), remis à la meilleure joueuse universitaire du pays, et le titre de recrue de l’année dans la LCHF (2013). Avec 259 points en 166 matchs, elle est la troisième meilleure pointeuse de l’histoire de la LCHF.
L’athlète de 5 pi 4 po ignore pourquoi Hockey Canada l’a boudée si longtemps. En fait, elle ne veut pas le savoir.
« Peu importe ce qui est arrivé dans le passé, on ne peut pas le changer. Même si j’ai toutes les explications du monde, ça ne changera rien. Je veux regarder en avant et me concentrer sur les choses que je peux contrôler, comme ma performance dans la série en février. »
UNE OCCASION EN OR
Les trois matchs de la Série de la rivalité constituent pour les Canadiennes et pour les Américaines une préparation en vue des Championnats du monde qui auront lieu au mois d’avril à Espoo, en Finlande. Bettez sait qu’il s’agit pour elle d’une occasion en or de forcer Hockey Canada à retenir ses services pour les Mondiaux. Il s’agirait de sa première grande compétition internationale avec l’équipe nationale senior. Malgré tout, elle refuse de s’imposer une pression indue.
« Je me dis que je n’ai pas grand-chose à perdre, et tout à gagner. C’est sûr qu’il y a un petit peu de nervosité, ce qui est normal. Il s’agit juste de tourner cette nervosité-là en bon stress. Je veux avoir du plaisir là-bas et profiter de l’expérience au maximum. »
Elle pourra également compter sur la présence de Marie-Philip Poulin, seule autre Québécoise de la formation canadienne.