LEXUS ES 350 Un modèle qui se distingue
Pour 2019, la Lexus ES se présente sous des traits nouveaux. Plus élégante, elle met de l’avant des motorisations plus écoénergétiques et plus performantes, un intérieur qui fait sourciller et même une première version F Sport.
Le créneau des berlines de luxe de taille intermédiaire compte une nouvelle venue : la Lexus ES 2019. Lancée l’automne dernier, la septième génération de ce modèle se distingue par une silhouette élégante, des motorisations plus puissantes et moins gourmandes, et même une première version F Sport.
Au Canada, cette berline a longtemps été, pour une tranche importante d’acheteurs, le modèle donnant accès à la gamme Lexus et, du même coup, une porte d’entrée au royaume des automobiles de luxe. Les chiffres de ventes de la marque nous apprennent toutefois que, depuis 2014, ce double rôle revient maintenant à la Lexus IS, peut-être parce qu’elle offrait jusqu’ici une conception plus inspirée ?
Il faut admettre que la Lexus ES a longtemps pâti de n’être qu’une version glorifiée de la Toyota Camry. À une époque pas si lointaine, cette façon de faire paraissait normale, d’abord parce que ces deux berlines partagent de longue date plateformes et groupes motopropulseurs (thermiques et hybrides), mais aussi simplement parce que les acheteurs s’en contentaient.
Mais les temps changent. Les acheteurs sont devenus plus exigeants et recherchent des produits qui se différencient, même si leur carrosserie cache une architecture partagée. Or, la nouvelle Lexus ES 350 dont nous avons fait l’essai va en ce sens.
CONCEPTION ORIGINALE
Construite sur la nouvelle plateforme GA-K, qu’elle partage avec les Toyota Camry, Avalon et RAV4, cette ES est plus longue (+65 mm), plus basse (-5 mm) et plus large (+45 mm) que sa devancière. De plus, son châssis a un empattement allongé (+50 mm), des porte-à-faux plus courts et des voies avant et arrière élargies.
Ces nouvelles dimensions ne changent rien à l’habitabilité de cette berline, qui demeure très accueillante devant comme derrière ; un habitacle auquel on accède très facilement, d’ailleurs, grâce à des portières qui découvrent une ouverture ample. En outre, son coffre est devenu un peu plus spacieux, le volume utile se chiffrant maintenant à 473 L, soit 43 de plus. Dommage qu’il ne soit toujours pas transformable…
Avec sa calandre trapézoïdale constituée de longues barrettes verticales, qui irradient du centre vers les extrémités, on reconnaît invariablement cette voiture, et de loin, ou du moins sa filiation, cet attribut de design étant commun à l’ensemble des modèles de la marque.
L’aménagement intérieur contribue largement à faire sourciller les acheteurs, d’abord par la qualité des matériaux utilisés et la finition soignée. Le design particulièrement moderne du tableau de bord joue aussi un rôle important. Selon ses concepteurs, en le dotant d’un écran d’affichage central très large (12,3 po) et en regroupant l’essentiel des commutateurs à proximité, on maintient l’attention du conducteur sur la route. En ajoutant l’affichage tête haute, on accentue naturellement cet aspect sécuritaire de la conduite. Dommage que ce système soit réservé aux versions les plus chères (F Sport 2, Ultra-Luxe et Platinum). Si ces attributs dirigent l’attention du conducteur sur ce qui se passe devant, il en va autrement du petit pavé tactile servant à contrôler les fonctions qui s’affichent sur l’écran central. Il exige beaucoup trop de dextérité, constat qui devient plus évident encore lorsqu’on roule sur une route cahoteuse.
Bénéficiant d’une excellente insonorisation et d’une suspension souple, l’ES 350 est très agréable à conduire. Son V6 de 302 ch lui procure d’ailleurs les performances attendues d’une berline de luxe du genre (0-100 km/h réalisé en 7,5 s environ). Bref, cette Lexus est une routière idéale pour effectuer de longs périples !
PLUS DE VARIÉTÉ
Lexus mise sur deux variantes additionnelles, chacune très différente, pour attirer la clientèle. Il y a d’abord l’ES 300h — « h »
pour hybride. Cette quatrième génération d’ES hybride partage le groupe motopropulseur de la Camry hybride, qui jumelle un 4-cylindres de 2,5 L à cycle Atkinson à un moteur électrique alimenté par une batterie au nickel-hydrure métallique (NiMH).
Cet ensemble livre une puissance nette de 215 ch, soit 15 de plus que l’hybride antérieure. Il se révèle nettement plus écoénergétique que le V6 d’une ES 350, puisqu’il permet au conducteur de consommer pratiquement deux fois moins de carburant. Voilà ce que suggère la cote de consommation moyenne de 5,3 L/100 km annoncée par le constructeur (l’ES hybride de sixième génération réalisait 5,9 L). Cette cote s’avère, certes, très alléchante lorsqu’on la compare à la moyenne de 9,7 L obtenue avec notre ES 350 ; une moyenne tout de même proche de la cote officielle de la version thermique : 9,1 L.
Dans un tout autre registre, le constructeur propose pour la première fois une variante axée sur la conduite sportive. Baptisée ES 350 F Sport, elle mise sur une apparence et une dotation distinctes afin de stimuler l’intérêt d’automobilistes plus jeunes que l’acheteur typique de cette berline. Fait à noter, il aura fallu attendre 10 ans pour qu’une F Sport s’ajoute à cette gamme de berlines, cette famille de modèles ayant fait ses débuts avec la Lexus IS, en 2008.
On reconnaîtra cette ES vitaminée à sa calandre distincte (à motif quadrillé noir composé de « L » entrecroisés) et à ses trois couleurs exclusives (dont le Bleu mica ultrasonique lumineux). Un petit aileron coiffe le couvercle du coffre et des pneus taille basse chaussent de belles roues de 19 po. Ces roues en alliage lui sont d’ailleurs réservées, puisque la version d’entrée de gamme Premium se contente de roues de 17 po (moins coûteuses à chausser de pneus d’hiver), alors que les versions haut de gamme ont de roues de 18 po.
La F Sport bénéficie d’une suspension adaptative semblable à celle du coupé Lexus LC. Conçue pour permettre une variation continue de l’amplitude de l’amortissement, elle améliore le comportement routier quelle que soit la nature du revêtement.
La F Sport est également la seule ES dont le système de gestion de la motorisation offre un mode « Sport+ ». Ce mode modifie de manière pointue les réglages du V6, de la boîte de vitesses (qui a maintenant 8 rapports plutôt que 6) et de la suspension pour optimiser les performances. Il active également un dispositif modifiant la sonorité du moteur, qui donne un ronronnement grave si évocateur.
La gamme plus étoffée de cette septième génération de Lexus ES ne stoppera pas le déclin de la demande pour les berlines de ce genre au Canada. L’engouement pour les VUS est trop profondément enraciné. En revanche, elle contribue à donner une image distincte à ce modèle trop longtemps considéré comme un vulgaire clone, ce que clairement l’ES n’est plus.